Le secteur productif sera touché. L'année 2003 réserve des surprises aux ménages. Sera-t-elle celle de toutes les augmentations ? Ce qui est sûr, c'est que des produits énergétiques vont augmenter. La réunion du Conseil des ministres d'aujourd'hui déterminera les nouvelles tarifications de l'électricité et du gaz. Les Algériens verront ainsi leurs factures plus salées dès ce mois de janvier. La décision a été prise récemment par l'Exécutif. La hausse de l'électricité, échelonnée sur deux ans, sera de l'ordre de 3% pour la haute tension et de 5% pour les moyenne et basse tensions. Celle du gaz s'étalera sur cinq ans. Les nouveaux prix seront fixés certainement au cours de cette rencontre. Les motifs de cette révision, selon le porte-parole du gouvernement, ont essentiellement trait aux divers investissements réalisés et financés par la Sonelgaz. Le financement des projets devrait être, en principe, pris en charge par le Trésor public. “Il faut donner à l'entreprise les moyens de récupérer ce qu'elle a consenti...”, a précisé Mme Toumi lors de son dernier point de presse. Les créances non recouvrées, évaluées à 2 500 milliards de centimes, constituent aussi une autre raison qui a vidé les caisses de l'entreprise. Détenus auprès des entreprises publiques et des EPIC, ces impayés représentent près de cinq mois de chiffre d'affaires de la Sonelgaz. Le citoyen algérien pensait que la pénible période du PAS (Plan d'ajustement structurel) était révolue. Il estimait que le plus dur était passé. Durant cette phase où la ceinture a été bien serrée, les augmentations intervenaient plusieurs fois dans l'année. Aujourd'hui, force est de constater que l'Algérie, sortie à peine de l'emprise du FMI — non sans séquelles d'ailleurs —, offre à son peuple, en guise de cadeau du nouvel an, de nouvelles hausses. Ce qui engendrera des incidences sur le plan social. D'autres charges viendront, par conséquent, se greffer sur les dépenses du citoyen algérien qui souffre déjà d'une inexorable érosion du pouvoir d'achat. Les entreprises activant dans le secteur industriel seront aussi les victimes de cette révision des tarifs de l'électricité et du gaz. Leur situation est, en revanche, de manière générale, peu reluisante, voire difficile. La loi sur l'électricité et le gaz, mise en application actuellement, prévoyait pourtant des prix moins chers. L'introduction de la concurrence entre les différentes filiales de la Sonelgaz devrait, selon la philosophie du texte de loi, favoriser cette baisse. Ainsi, l'année des surprises promise par le gouvernement n'aura pas lieu. La baisse des taux de la TVA a bel et bien été effectuée. Elle est passée de 14% à 7%. Mais cette révision sera récupérée, quelques mois plus tard, à travers cette récente décision de l'Exécutif. L'on s'interroge, par ailleurs, si des efforts ont été consentis avant de décider d'une pareille augmentation. La Sonelgaz, qui a prévu dans son programme de développement l'accès de 50% de la population au gaz et l'alimentation de 180 localités d'ici à 2010, aurait fait déjà ses calculs pour peu que les créances soient recouvrées. B. K.