Avec l'installation des directions des deux agences, hier, le coup d'envoi vient d'être donné à la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le Chef du gouvernement, à l'installation hier des directions des agences prévues par la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a rassuré dans son intervention les ménages en soulignant que les hausses des prix des carburants induites par la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ne seront pas brutales. Ce qui veut dire implicitement que les augmentations des prix des carburants ne sont pas exclues à court et moyen terme. Le budget de l'état va parer aux effets sociaux des réformes, sans préciser si de l'argent public sera versé pour empêcher que les prix de l'essence à la pompe n'augmentent. Ce qui est moins sûr, car la logique économique actuelle tend à la suppression des subventions. La parade sera sans doute une baisse des taxes sur les carburants pour freiner le réajustement des prix des produits pétroliers. Mais là se pose une difficulté : l'état se résoudra difficilement à accepter que cette manne diminue. D'où cette certitude que les prix des carburants vont augmenter. Pour une raison simple : l'intervenant, qu'il s'agisse du producteur, du transporteur ou du distributeur, en l'occurrence en bout de course la station-service doit répercuter tous les coûts et disposer d'une marge suffisante pour investir dans les moyens de production, les infrastructures de transport ou pour assurer une prestation de qualité. C'était d'ailleurs, là une source de résistance à la réforme qui a conduit à une modification de la loi sur les hydrocarbures en vue d'introduire un droit de regard du Chef du gouvernement et une tarification fondée sur une critériologie objective et un souci de réduction des coûts sur toute la chaîne hydrocarbures. Le Premier ministre a insisté également sur la nécessité d'assurer la justice sociale, allusion aux éventuels effets négatifs de la loi sur les hydrocarbures. Le Chef du gouvernement a appelé Sonatrach à développer davantage ses compétences pour soutenir la concurrence avec les compagnies étrangères. Selon lui, la loi ne donnera des résultats palpables que dans quelques années. Il exhorte le ministère à établir des évaluations périodiques des résultats de l'application de la nouvelle réforme qui tend, a-t-il dit, à maximiser les revenus pour le pays. Pour Sonatrach, il s'agit de se développer aussi à l'international, en acquérant des réserves de pétrole et de gaz à l'étranger, pour pérenniser les ressources énergétiques qui seront mises à la disposition des générations futures. 60 milliards de dollars pour le plan de relance Le Chef du gouvernement a indiqué qu'une rallonge de 5 milliards de dollars a été décidée pour tenir compte des enveloppes supplémentaires prévues pour le développement des Hauts-Plateaux et du Sud. C'est donc un plan de relance d'un coût de 60 milliards de dollars qui sera mis en œuvre, au lieu des 55 milliards de dollars prévus initialement. Le ministre de l'énergie, lui, a souligné que l'installation des nouvelles agences constitue l'ultime phase parachevant les réformes engagées depuis cinq ans, afin d'améliorer l'efficacité du secteur. Les agences seront opérationnelles à 100% l'an prochain, a-t-on appris. À noter que le président de l'Agence nationale de valorisation des hydrocarbures Alnaft, qui attribuera les futurs permis et collectera la fiscalité pétrolière aux lieu et place de Sonatrach, installé hier, est M. Sid-Ali Betata, ingénieur d'état diplôme de l'IAP, titulaire d'un doctorat de Paris VI a été directeur au ministère de l'énergie et des Mines. Le président de l'Autorité de régulation, chargée de la tarification, du contrôle, du respect de la réglementation et des standards est M. Norddine Cherouati. Diplômé de l'école polytechnique d'Alger, il a été P-DG de Naftal, secrétaire général du ministère de l'Energie et administrateur de Mariconsult, la société mixte constituée entre Sonatrach et la compagnie italienne Eni, chargée de la gestion technique du Gazoduc Transmed reliant l'Algérie à l'Italie. Quant à M. Djillali Takherist, qui était directeur de l'exploration à Sonatrach, il a été installé en tant que directeur de la division promotion du domaine minier à Alnaft. Une fonction stratégique au sein de l'agence. N. Ryad