Pas moins de quinze ans et des milliards de dinars pour un projet qui n'arrive toujours pas à voir le jour pour des raisons multiples. La Sovest, un complexe implanté en 1990 à quelques mètres seulement de l'entrée de la ville d'Elma labiod et à 25 km au sud du chef-lieu, est une société de verrerie de l'Est qui n'arrive pas à sortir la tête de l'eau en dépit des milliards en dinars et en devises investis pour la réalisation de ce projet. Les travailleurs du complexe, dont certains ont plus de douze années d'ancienneté, touchent le plus normalement du monde leurs salaires sans le moindre effort, le complexe étant à l'arrêt et n'a jamais été opérationnel pour diverses raisons. Même s'il a été racheté, il y a quelques années, par la banque extérieure d'Algérie (BEA), suite au cumul de dettes, la Sovest n'arrive toujours pas à décoller malgré les multiples tentatives de sa privatisation. Selon des sources proches du complexe, les raisons qui ont poussé la Sovest à ne pas démarrer sont multiples. Les machines qui lui étaient destinées, pour la fabrication de bouteilles et bocaux, ont été transférés vers l'unité d'Oran, sans que personne ne crie au scandale, alors que le siège de la direction générale est à Oran. Outre ces équipements, la matière première importée de Turquie (feldspath) a fait également l'objet d'un transfert vers l'unité de Chlef. Par conséquent, beaucoup de travailleurs, mis au chômage par l'ex-chef de projet, ont déposé plainte auprès du parquet. Ayant eu gain de cause après une année et demie d'attente, ils ont été régularisés jusqu'au dernier centime. Il y a, aussi, l'affaire des cadres ayant bénéficié de formations à l'étranger, en prévision d'un éventuel redémarrage des activités de l'entreprise. Ces derniers, selon des témoignages sûrs, n'ont donné aucun signe de vie depuis qu'ils ont mis les pieds sur le sol européen. Selon la même source, la plainte déposée par les travailleurs et l'ex-section syndicale du projet, auprès de la justice, dénonce la mauvaise gestion de la Sovest. D'ailleurs, une enquête a été ouverte par la brigade économique à l'époque, mais depuis, rien n'a été fait . Mohamed B.