Aidée en partie par les partisans de l'ancien régime de Tripoli, l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique s'est implantée sans trop de difficulté à Syrte, la ville natale du défunt guide libyen, Mouammar el-Kadhafi. Les terroristes de la nouvelle nébuleuse criminelle Etat islamique, plus connue sous son acronyme arabe Daech, a commis, entre jeudi et hier, un véritable carnage à Syrte, en Libye, en exécutant environ 160 personnes et achevant 22 blessés dans une descente dans un hôpital, selon plusieurs sources, relayées par les médias libyens en ligne. Des familles entières, détenues dans une mosquée, ont été décimées, selon les mêmes sources. "Des membres de dizaines de familles ont été égorgés, hier, à la fin de la prière du vendredi", a rapporté le quotidien local Akhbar al-Hadeth, précisant que les victimes avaient été prises en otage, à l'issue de violents combats qui ont eu la veille dans un des quartiers de Syrte. "Les corps des victimes ont ensuite été chargés dans les camionnettes qui ont fait le tour de la ville pour les exposer" à tous ceux qui seraient tentés de résister à Daech, a ajouté la même source. De son côté, le quotidien Bawabat al-wassat a indiqué que les terroristes de Daech se sont introduits dans un hôpital de Syrte et ils ont tué, après vérification des identités, 22 blessés, en majorité des jeunes, portant ainsi le nombre de jeunes tués depuis jeudi à presque 60. Ceci, sans compter les 12 victimes dont on n'a pu retrouver que les têtes à l'est de Syrte, selon des sources locales. L'organisation terroriste pourrait exécuter des dizaines d'autres jeunes qui se sont engagés contre elles depuis quelques jours, au lendemain de l'assassinat, il y a cinq jours, d'un important leader salafiste. La majorité de ces jeunes est issue de la tribu el-Ferjane, a précisé Bawabat al-wassat. Les autorités libyennes, du gouvernement de Tobrouk, ont envoyé une lettre à l'Organisation des Nations unies pour lui rappeler ses responsabilités dans ce qui se passe en Libye et l'interpeller sur le danger Daech qui menace l'avenir de ce pays. Le gouvernement de Tobrouk, internationalement reconnu, a demandé à maintes reprises la levée de l'embargo sur les armes, mais la communauté internationale n'a toujours pas répondu favorablement à sa demande. En l'absence d'un gouvernement d'union nationale et d'une armée régulière organisée, la communauté internationale ne compte pas lever cet embargo, craignant que les armes n'atterrissent entre les mains des milices et des groupes islamistes qui contrôlent plusieurs villes en Libye. Face à la menace d'expansion de Daech et suite au carnage commis jeudi et hier, de nombreuses tribus ont décidé de mettre leurs différends politiques de côté pour livrer bataille à cette organisation terroriste à Syrte. Des troupes armées de Misrata, Tripoli, Rechfana et des tribus amazighes de Zenten seraient déjà en route pour Syrte, selon Akhbar Libya24. Une guerre sanglante s'annonce donc à Syrte entre Daech et ces milices, alors que le dialogue politique, initié par l'ONU, n'a toujours pas abouti à de réelles avancées sur le terrain. L.M.