L'ex-directeur du contentieux au ministère des Moudjahidine (1992) s'interroge si le ministre des Moudjahidine est prêt à libérer sa conscience et à déposer officiellement une plainte contre les faussaires. Hier, Benyoucef Mellouk, connu, depuis 1992, sur la place publique pour son combat dans l'affaire des faux moudjahidine et dans laquelle des magistrats seraient impliqués pour faux et usage de faux, a répondu au ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. "Il y a un mois, le ministre a déclaré publiquement qu'il n'avait que d'authentiques moudjahidine dans son ministère. Aujourd'hui, le même ministre reconnaît qu'il y a de faux moudjahidine et promet qu'il va sévir. Si ce ministre de la République veut libérer sa conscience, et je le comprends, qu'il dépose une plainte et se constitue partie civile contre ces faussaires pour faire éclater la vérité !" L'homme par qui le scandale des faux magistrats a éclaté, persiste et signe : "Je détiens toutes les preuves contre ces faussaires et je recèle la totalité des textes de loi qui régissent ces dossiers. Si le ministre veut sévir, qu'il commence par balayer devant sa porte et à incriminer les cadres supérieurs de l'Etat et qui occupent de hautes fonctions. Le ministre ne doit pas s'attaquer au petit citoyen sans défense s'il veut libérer sa conscience et s'il veut réellement sévir. Aujourd'hui, le peuple exige la vérité de ses gouvernants." Estimant que "le silence des vrais moudjahidine est une complicité d'une extrême gravité et une trahison contre les martyrs et la glorieuse Révolution 1954-1962", M. Mellouk avoue que "cette affaire a coûté des milliers de milliards de dinars au Trésor public et à l'économie nationale. C'est un vrai gâchis". Il faut noter que la sortie de M. Mellouk intervient après que M. Zitouni eut déclaré que son ministère "procédera au retrait de la carte de reconnaissance aux faux moudjahidine" et qu'une enquête est en cours dans son département pour débusquer les faussaires. De guerre lasse, M. Mellouk, de surcroît, ex-directeur du contentieux au ministère des Moudjahidine (1992), fait son vœu : "J'espère que Dieu me prêtera vie pour être de ce monde le jour où ces faussaires seront jugés par le peuple. Car, j'ai tout perdu, y compris mes droits civiques pour être au service de mon pays et de mon peuple." F. B.