Résumé : Vu l'état de son grand-père qui, selon les médecins, n'en avait plus pour longtemps, Mordjana décide de prolonger son séjour au Sud. Elle appelle Samir, et apprend qu'Amir venait de contracter la varicelle... Malika ne pouvait le garder, car ses enfants risquaient la contagion... Mordjana devrait pourtant prendre une décision. Elle se met à réfléchir puis lance : -Samir... J'aimerais que tu me ramènes Amir... Je sais que tu es très pris en ce moment, mais une journée d'absence ne va pas trop affecter ton travail, n'est-ce pas ? Samir garde le silence un moment, avant de répondre : -Heu... Je vais prendre deux jours de congé... Ce sera pour moi une occasion de revoir tes grands-parents... -Ils en seront heureux. Grand-père n'a pas cessé de demander après toi... -Je viendrais dès que le médecin permettra à Amir de quitter son lit et de se déplacer... -Pauvre petit, il a dû s'ennuyer en mon absence... -Pas vraiment... Malika est restée auprès de lui toute la journée d'hier, et je l'ai remplacée pour la nuit. -J'espère qu'il n'est pas mal en point... -À part les boutons disgracieux sur tout son corps, il semble plutôt serein... -Alors, je compte sur toi pour me le ramener au plus vite. Quelques jours plus tard, Samir se rendit au Sud. Le petit Amir allait beaucoup mieux, et c'est avec une joie non feinte qu'il se jette dans les bras de sa maman. Cette dernière le serre longuement contre son cœur : -Mon petit ange... Oh ! Mon chéri, comme je suis heureuse de te revoir. À l'instar de sa femme, Samir est horrifié à la vue du vieux Ameur. Il ne s'attendait pas à le trouver si amoindri. Il s'approche de lui et l'embrasse sur le front. Le vieil homme ouvrit les yeux, et ébauche un sourire à sa vue : -Brave garçon... -Baba Ameur... Je... J'aurais dû venir voici longtemps... -Je n'aime pas trop déranger... Heu... Je suis tout de même heureux de te revoir une dernière fois... -Pourquoi une dernière fois ? Je vais passer deux jours parmi vous... Le vieil homme laisse couler deux longues larmes sur ses joues. Emu, Samir prend un mouchoir et lui essuie les yeux. -Pourquoi pleures-tu ? N'es-tu pas heureux de me revoir ? Le vieux Ameur renifle, puis reprend sa respiration avant de répondre d'une petite voix : -Tu ne peux pas connaître le degré de mon bonheur, mon fils, à te savoir tout près de moi. Je sais au moins que Mordjana est entre de bonnes mains... Mais je suis triste de vous quitter bientôt. -Cesse de dire des bêtises Baba Ameur. Si Dieu le veut tu vivras encore bien longtemps... Heu... J'ai ramené le petit Amir avec moi... Tu veux le voir ? -Quelle bonne nouvelle ! Bien sûr que j'aimerais le voir. Où est-il donc ? Samir s'esquive un moment et revint avec Mordjana et Amir qu'il soulève dans ses bras pour le montrer à son grand-père : -Voici notre petit monstre. Le vieux Ameur sourit, et un éclat passe dans ses yeux : -Allah ibarek ! Il porte bien son nom... Il tendit sa main vers le petit garçon, et ce dernier sans se faire prier, se penche pour l'embrasser. -Oh ! Mais nous nous entendons déjà fort bien ! Amir bat des mains et lance d'une petite voix enjôleuse : -C'est papa Noël ! N'est-ce pas maman qu'il va me donner plein de cadeaux. Mordjana lui donne une petite tape sur le dos : -C'est plutôt baba Ameur... Il va sûrement t'offrir plein de choses... Emporté par ces moments de bonheur furtif, le vieil homme souriait de toutes ses gencives. Il tendit la main, cette fois-ci, pour montrer à sa petite-fille un petit cheval en cuir qu'il gardait précieusement sur une étagère dans sa chambre : -Mordjana, donne ce cheval à ton fils... Il le mérite bien... -Mais baba Ameur, c'est une œuvre d'art... Tu gardes ce cheval depuis ton jeune âge. Il hausse les épaules : -Je ne veux plus rien garder maintenant que nous avons ce petit héritier... Il mérite bien quelques sacrifices... Amir suit des yeux le doigt du vieil homme et bat encore des mains : -Je veux ce cheval... Je veux ce cheval.