Les avocats du barreau d'Oran devaient réélire ce week-end leur conseil de l'Ordre des avocats. Une élection qui, pour la première fois, a pris du temps au point où il a fallu consacrer deux jours à l'opération en raison du nombre important des votants. En effet, sur les 1 500 avocats exerçant à Oran, près des deux tiers se sont mobilisés et ce, jusqu'à minuit jeudi dernier pour désigner les 31 membres du conseil sur plus de 140 candidats, dont une vingtaine de femmes. Les jeunes avocats ont été les plus nombreux à participer à ces élections qui pourraient être celles du renouveau ; c'est du moins le souhait de certains d'entre eux qui avancent les nombreux problèmes que rencontrent les avocats au niveau de la cour d'Oran plus précisément : obstacles bureaucratiques, problèmes avec le corps des magistrats, etc. Pour ces derniers, à travers la désignation des membres du conseil, qui aura par la suite la tâche de désigner le bâtonnier, il est important que la profession retrouve sa crédibilité, et de faire l'impasse sur les clivages régionalistes. Ces clivages dont il est parfois question ont un aspect rejeté par certains avocats que nous avons contactés et qui affirment que cela ne correspond pas à la réalité : “Il y a en toute honnêteté une ambiance sereine, il n'y a même pas de clivage entre jeunes et anciens… Il nous faut avant tout défendre les intérêts de la profession”, nous dira l'un d'entre eux. Une jeune avocate qui, pour sa part, a choisi de ne pas participer aux élections du conseil de l'ordre se justifie en expliquant que par le passé, les conseils ne s'étaient pas souciés des vrais problèmes de la profession : “Je n'attends rien de ce nouveau conseil !” nous dira-t-elle. Des propos à prendre comme une opinion parmi d'autres, tient encore à préciser notre interlocutrice. Néanmoins le conseil de l'ordre reste un enjeu de taille pour cette profession souvent critiquée, mais qui également doit faire face quotidiennement aux différents “coups de boutoir” qui mettent à mal le plus souvent les droits de la défense. A l'heure où nous mettons sous presse, le dépouillement des bulletins se poursuivait toujours, seul le tiers des bulletins a été dépouillé ; aucune tendance ne semble encore s'être dégagée. Les résultats définitifs, nous dit-on, devaient être connus hier en début de soirée. Ce n'est qu'à ce moment-là que les choses seront clarifiées et que se dessinera la composante du conseil et sera connu le nom du futur bâtonnier d'Oran. F. B.