Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a déclaré, lors de sa dernière visite, le 25 juillet dernier, au centre hospitalo-universitaire de Constantine, que le secteur de la santé dans la wilaya était au plus mal, notamment le service de gynécologie-obstétrique, qui a été immédiatement fermé. "Au vu de la situation, j'ordonne la fermeture de la maternité dans un délai qui ne dépassera pas une semaine", avait-il, alors, affirmé. Il avait même qualifié la situation d'"acte criminel et inadmissible", avant d'exiger que les travaux de réhabilitation du service en question ne dépassent pas 5 mois. Il avait, par ailleurs, exhorté les cadres à combiner leurs efforts pour le transfert des parturientes, dans les meilleures conditions possibles, vers les autres infrastructures hospitalières, à savoir l'hôpital d'El-Khroub et celui de Sidi-Mabrouk. De fait, un vent d'optimisme souffle sur le secteur de la santé à Constantine... depuis quelques semaines. L'humeur du personnel est aussi en nette amélioration. C'est, du moins, ce que nous avons cru constater, hier, dans la voix du chargé de communication du CHU Ibn-Badis. En effet, en plus des mesures conservatoires prises à l'encontre du directeur de la santé "pour sa position passive et son manquement à ses obligations professionnelles en tant que premier responsable de la gestion du secteur dans la wilaya", ainsi que du chef de service de gynécologie-obstétrique pour "manquements aux obligations professionnelles", des mesures drastiques ont également été prises, notamment en matière de renforcement de l'effectif hospitalier. Selon M. Kaâbouche, le CHU vient de se doter de 150 techniciens et techniciens supérieurs, toutes spécialités confondues. Cette décision, bien que tardive — le personnel médical du CHU n'a eu de cesse depuis 2013 de dénoncer le manque d'effectifs et de moyens —, vient, un tant soit peu, alléger l'atmosphère kafkaïenne qui régnait depuis plusieurs années déjà. Même si ce sont toutes les infrastructures hospitalières de la wilaya qui sont en sous-effectif. Après plus de 5 ans de fermeture, plusieurs services rouverts Le service d'ophtalmologie a enregistré 456 consultations et 48 actes chirurgicaux, et ce, depuis son ouverture au mois de juillet dernier. C'est ce que nous a révélé, hier, M. Kaâbouche lors de notre entretien téléphonique. La décision de réouverture du service en question a été, bien évidemment, prise par le ministre, lors de sa dernière visite dans la wilaya. Le service de chirurgie B a été également ouvert aux patients. Les trois professeurs exclus du service, pour des raisons qui restent, jusqu'à aujourd'hui, très vagues, ont, de fait, été réhabilités. Aussi, depuis son ouverture, 84 actes chirurgicaux ont été réalisés et 160 admissions effectuées rien que pour les mois de juillet et août, au grand bonheur, faut-il le souligner, de beaucoup de patients qui étaient obligés, jusqu'à un passé récent, de s'adresser au privé. Mais force est de constater que malgré tous les efforts consentis par le ministère, le secteur de la santé à Constantine, notamment, n'est pas au bout de ses peines : la pression sur les établissements hospitaliers, le manque d'effectifs, la mauvaise gestion, ou encore "la fuite" des médecins vers le secteur privé sont autant de facteurs qui rendent le malaise encore plus réel qu'avant. L.N.