Depuis le début de l'année en cours, le dinar a perdu une partie importante de sa valeur. Le processus de dévaluation de la monnaie nationale s'est accéléré au cours de la période estivale que la Banque d'Algérie semble avoir jugé propice pour réaliser d'importants ajustements monétaires. De nombreuses voix se sont inquiétées au cours des derniers mois sur les conséquences probables de cette dévaluation du dinar en matière d'accélération de l'inflation ; Une accélération de la hausse des prix qui, pour la plupart des acteurs économiques, risque de coincider avec l'actuelle rentrée sociale et de réduire le pouvoir d'achat des salaires aussi bien que les marges des entreprises. Quelle est l'ampleur de la dévaluation ? Le montant de la dévaluation du dinar a fait au cours des derniers mois l'objet des évaluations les plus diverses. C'est la source la plus autorisée, le gouverneur de la Banque d'Algérie, qui indiquait la semaine dernière que "le dinar a enregistré une dépréciation de 22% par rapport au dollar américain, mais s'est apprécié de 0,6% par rapport à l'euro au premier semestre 2015 comparativement à la même période de 2014." Malheureusement les choses ont évolué au cours de l'été. Le dinar a encore perdu près de 7% de sa valeur par rapport au dollar (99 dinars pour un dollar fin juin 2015, et 106 dinars au 14 septembre 2015). La valeur officielle du dinar par rapport à l'euro, stabilisée depuis plusieurs années, s'est à son tour dépréciée d'environ 10% depuis juin 2014 (107 dinars pour un euro fin 2014, et 118 au 14 septembre 2015). La dépréciation du dinar au secours des finances publiques Quels sont les objectifs poursuivis par les autorités monétaires algériennes qui viennent de confirmer que le dinar s'est fortement déprécié en accentuant ses pertes face au dollar (environ 30% en 15 mois). On doit souligner que face à l'euro, la dépréciation du dinar est restée sensiblement plus modérée. Cette situation n'est pas sans avantages pour les argentiers algériens. La forte dépréciation face au dollar permet de compenser partiellement la baisse de la fiscalité pétrolière exprimée en dinars et de réduire ainsi le montant du déficit budgétaire. Simultanément, la dépréciation plus faible du dinar par rapport à l'euro (10% en 15 mois), enregistrée pour l'essentiel au cours de l'été dernier, permet de lutter contre l'alourdissement de la facture de nos importations tout en évitant un emballement de l'inflation importée. H. H.