Les discussions achoppent souvent sur des problèmes que les réunions entre gouvernement, patronat et UGTA n'ont pas réussi à aplanir. Le président de la Fédération nationale du textile (FNT), affiliée à l'UGTA, Amar Takdjout, explique que de tous les dossiers soumis à l'appréciation de la tripartite de 2014, par exemple la suppression du 87bis constitue l'essentiel des résultats obtenus au terme de cette rencontre. Cette disposition, qui a avait fait polémique, a fini par être réglée, à la grande satisfaction des travailleurs, se réjouit-il. Son abrogation est, rappelle-t-il, effective et a concerné des masses de salariés. Je ne dispose pas, dit-il, de chiffres exacts sur le nombre d'employés ayant déjà été intégrés dans la nouvelle grille salariale, mais l'ajustement des gains salariaux souhaité par l'UGTA a été entamé. La revalorisation salariale que cette suppression a induite n'est peut-être pas importante dans certaines branches, mais l'abandon de cet article, vieux de plus de vingt ans, est un point de gagné pour la tripartite, a-t-il estimé. Peu d'avancées cependant dans les dispositions contenues dans le pacte de croissance économique et social adopté en tripartite et dont une copie a été remise au Bureau international du travail (BIT). En théorie, l'entreprise économique est présentée par les rédacteurs du pacte en question comme un acteur majeur dans la mobilisation nationale au service du développement et de l'instauration d'un environnement de prospérité. Elle est nécessairement un acteur majeur dans le pacte national économique et social. La tripartite voulait faire du secteur privé un acteur principal de développement économique national, un choix stratégique qui sera consolidé davantage dans les années à venir. Il est appelé à opérer sa réforme à travers une restructuration et un changement de comportement pour devenir le fer de lance de l'économie nationale. Amar Takjout relève que beaucoup de choses on été dites et écrites autour de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, et des propositions ont été formulées par les animateurs des différentes tripartites, celle de 2014 comprise, pour que l'entreprise soit portée au premier plan des priorités de tous les partenaires. Dans la pratique, relève-t-il, de nombreux dossiers relatifs à l'entreprise, à commencer par celui de l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, sont restés en rade. Le président de la Fédération nationale du textile souligne qu'il y a toujours blocage en ce qui concerne l'assainissement de cet environnement fait de carcan administratif, d'obstacle à l'initiative d'entreprendre. Dans cet environnement, ajoute-t-il, l'opérateur économique, ou le jeune promoteur désireux de monter un projet, continue de "se battre" seul, la plupart des structures censées soutenir l'entreprise étant atones. Par ailleurs, affirme-t-il, l'entreprise n'a pas bénéficié d'allègement fiscal et de charge sociale. Pas plus qu'elle n'a tiré avantage de la préférence national dans les attributions de marchés, notamment dans le secteur du BTPH. Pourtant, les différentes tripartites ont toujours revendiqué des facilitations en faveur de l'intervention des entreprises nationales du BTPH dans la réalisation du programme national d'équipement. De même, elles ont appelé à un toilettage du juridique, du réglementaire, à l'épuration de contentieux, à la promotion de la formation ainsi qu'à la modernisation de l'outil de production, à l'industrialisation... De toute évidence, le programme de réformes mis en œuvre pour donner de l'élan à l'économie nationale ne peut avoir son plein effet que s'il s'appuie sur des entreprises insérées dans une politique économique en mesure de redynamiser les filières de l'industrie, de l'électricité, de la pétrochimie, de la pharmacie, de l'électromécanique, de l'agroalimentaire, du BTPH, du tourisme, des services et de développer et promouvoir les nouvelles technologies de l'information. Y. S.