Le nouveau programme 2001-2002 de l'AADL qui prévoit la construction de 50 000 logements à Alger, accuse déjà un retard dans la réalisation. Cela suscite déjà du scepticisme chez les souscripteurs quant au respect des délais annoncés. Le ministre de l'Habitat, Abdemadjid Tebboune, a promis de procéder à la première remise des clés pour les postulants du programme 2001-2002 de l'AADL le premier semestre 2016. Le nouveau DG de l'AADL a réitéré cet engagement récemment lors de l'émission "L'invité de la rédaction" de la Chaîne III et lors du dernier Forum de Liberté. Guère convaincu par ces affirmations, l'association Assirem, qui représente les intérêts des postulants aux logements AADL faisant partie du programme 2001-2002, estime que c'est un pari difficile à tenir. Photos à l'appui, elle affirme qu'à ce stade d'avancement des travaux de construction des logements dans cinq sites, les premiers logements du nouveau programme 2001-2002 ne pourront être livrés qu'à partir de 2017. Cette association a effectué plusieurs visites sur le terrain et a consulté des spécialistes du bâtiment. Ces derniers ont conforté ses convictions : il est impossible de terminer ces logements le premier semestre 2016. En clair, à Alger, les chantiers les plus avancés sont au nombre de cinq : Djenane Sfari (avec extension de 3 000 logements, Birkhadem), Ouled Fayet (1 500 logements), Zaâtria (1 500 logements côté sud de Zéralda), Sidi-Abdallah (20 000 logements, côté nord de Zéralda), Réghaïa (5 000 logements). Dans chacun des cinq sites, une partie est au stade des fondations ou des terrassements. Il faut donc au moins 18 mois de travaux pour achever ces logements au stade guère avancé dans le gros œuvre. En l'occurrence, l'extension de Djenane Sfari (1 500 logements) est au stade des fondations. Même topo pour les 5 000 logements à Sidi-Abdallah. L'association reconnaît cependant qu'à Djenane Sfari, Ouled Fayet, Zaâtria et Réghaïa, une partie attend le lancement des travaux de finition. Une phase qui durera au moins neuf mois, estime un expert spécialisé dans le bâtiment.Il faut savoir que "les travaux concernant Djenane Sfari ainsi que Zaâtria ont démarré en juin 2013 pour un délai contractuel de 24 mois. Ils accusent déjà un retard de trois mois. Ceux des 5 000 logements du site de Sidi-Abdallah n'ont démarré qu'en juin 2015", affirme Hamid Rekkas, représentant de l'association Assirem. "Comment peut-on achever ces logements en une année de réalisation ?", s'interroge-t-il. En somme, une bonne partie de ce nouveau programme AADL 2001-2002 ne sera livrée qu'à partir de 2017 si tout se passe bien, selon les estimations des experts. L'association Assirem s'étonne des déclarations du ministre de l'Habitat selon lesquelles le paiement de la deuxième tranche s'effectuera après l'affectation, soit dans les prochains mois. Or, le décret exécutif 01-105 du 23 avril 2001, modifié et complété en octobre 2012, précise que le versement de la deuxième tranche ne devra s'opérer qu'à la remise des clefs. Autre préoccupation de l'association : l'AADL a, pendant plusieurs années, rejeté les demandes des souscripteurs résidant hors wilaya. Or, le choix de Bouinan pose problème. Une partie des logements de Bouinan (5 000 logements,) situé dans la wilaya de Blida, est affectée aux postulants résidant à Alger. Faut-il alors réhabiliter les souscripteurs dont les dossiers ont été rejetés en raison du lieu de résidence ? À noter que ce programme 2001-2002 de l'AADL prévoit la construction de 165 000 logements dont 50 000 à Alger. Dans la capitale, l'AADL recense 36 552 souscripteurs éligibles à ce programme, selon l'association Assirem. Sur ces 50 000 logements, les travaux sur 31 500 logements sont lancés ou en cours de réalisation. Quant au site de Sidi-Abdallah, le ministère de l'Habitat y a programmé la réalisation de 39 500 logements. Les travaux de 18 000 logements n'ont pas encore démarré en raison d'un problème de foncier. K. R