Les ministres de l'Intérieur des 28 pays membres de l'Union européenne se retrouvaient hier à Bruxelles afin de tenter d'aplanir leurs différends sur une répartition des réfugiés, alors que Budapest a encore renforcé ses mesures anti-migrants, autorisant notamment l'armée à employer des armes non létales à leur encontre. Selon des sources proches de la présidence luxembourgeoise de l'UE, les 28 pourraient s'entendre sur un texte d'où le terme "contraignant", concernant les quotas, serait exclu. La réunion des ministres de l'Intérieur sera suivie aujourd'hui d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement. Profondément divisés entre l'Est et l'Ouest, les pays européens tentent par ailleurs cette semaine de s'accorder sur un principe de répartition pour l'accueil des réfugiés, et de dégager une aide financière pour les pays frontaliers de la Syrie qui en hébergent près de quatre millions. Petite lueur d'espoir en vue d'un consensus : malgré les rodomontades de M. Orban, les pays d'Europe centrale, réticents sur le système de quotas contraignants de répartition de migrants en Europe, ont assuré lundi de leur volonté de trouver un accord européen sur cette question. "Tous les participants à la réunion sont très attachés à l'idée d'aboutir à une position commune", a assuré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek, à l'issue d'une rencontre avec ses homologues polonais, hongrois, slovaque, letton et luxembourgeois à Prague. "L'Europe a besoin d'une action collective afin de répondre au plus vite à une situation très lourde", a-t-il ajouté. Au total, un million de demandes d'asile déposées en 2015 dans les pays de l'Union européenne, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui, dans un rapport annuel sur les migrations, estime à 350 000 à 450 000 le nombre de personnes qui devront bénéficier d'une protection, dont un quart sont des enfants, selon l'Unicef. Pour l'instant, les 28 sont appelés à se répartir 120 000 personnes, alors que les migrants sont déjà quatre fois plus à avoir rallié l'Europe depuis janvier, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). R. I./Agences