La défense du fils du général à la retraite Hocine Benhadid a plaidé, hier matin, pour l'annulation de l'ordonnance de mandat de dépôt émise contre lui. Dans l'après-midi, la chambre d'accusation a confirmé la décision de sa mise sous mandat de dépôt, en dépit des nombreux arguments présentés par ses avocats. Le fils du général Benhadid est actuellement à la prison d'El-Harrach. Il a été arrêté pour le port de l'arme de son père, sans autorisation. "Nous considérons que les faits ne sont pas graves et ne méritent pas le déclenchement d'une telle procédure", nous a déclaré, hier, l'un de ses avocats, Me Khaled Bourayou. "Quand l'affaire n'est pas grave et que le prévenu présente toutes les garanties, le mandat de dépôt n'a pas lieu d'être", renchérit Me Bachir Mecheri, joint par téléphone. L'avocat Bachir Mecheri nous apprend aussi que la chambre d'accusation de la cour d'Alger examinera mercredi prochain la requête d'annulation de l'ordonnance du mandat de dépôt formulée contre le père, Hocine Benhadid, le lendemain de son arrestation, le 30 septembre dernier. Le général à la retraite Hocine Benhadid a été entendu en tant que témoin au sujet de l'affaire de son fils, avant qu'il soit, à son tour, arrêté, à la suite de sa prise de position publique contre le clan Bouteflika. Le général Benhadid est accusé d'entreprise de démoralisation de l'armée à travers des déclarations faites le 21 septembre dernier sur Radio Maghreb, ainsi que de détention d'armes de guerre et de munitions. Selon la défense du général, le procureur a retenu précisément celle-ci contre lui : "L'armée n'est plus solide comme avant, elle n'est plus soudée comme avant. Je parle du commandement de l'armée, je ne parle pas de l'armée en général." Il risque cinq à dix ans de réclusion. Le général Benhadid avait dénoncé dans cet entretien le scénario d'une tentative de succession à la tête de l'Etat au profit de Saïd Bouteflika et avait critiqué le chef de l'état-major, le général Gaïd Salah. Contrairement à ce qui avait circulé les premiers jours, aucune plainte contre le général Benhadid émanant du ministère de la Défense ne figure dans son dossier judiciaire. Ses avocats ont introduit, à la fin de la semaine dernière, une demande d'annulation de la procédure judiciaire enclenchée contre lui et ont relevé de nombreuses irrégularités. Ils citent, notamment, la transgression de l'article 51 du code pénal, qui parle de l'obligation de lire au suspect ses droits. À savoir le droit de contacter sa famille et le droit à un examen médical à la fin de l'instruction préliminaire. La défense du général Benhadid affirme que la fouille de son domicile s'est effectuée en son absence et sans la notification d'un mandat de perquisition délivré par le procureur de la République. L'article 54 du code pénal stipule que la perquisition d'un domicile doit avoir lieu en présence du mis en cause ou une d'une personne déléguée par lui. Ses avocats contestent également les conditions de son arrestation qualifiées de "guet-apens". Le général Benhadid a été arrêté à 18h, le mercredi 30 septembre, sur l'autoroute, braqué et encerclé par quatre véhicules. Il a été entendu le soir même par la gendarmerie, sur la base des déclarations qu'il avait faites le 21 septembre dans sa maison, à Ben Aknoun. N. H.