Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, hier, à l'ouverture de la tripartite à Biskra, les banques privées à participer à l'effort de développement national et à ne pas se cantonner principalement au financement du commerce extérieur. Le Premier ministre a relevé que les crédits à l'économie ont, certes, progressé de 22,7% en 2015, mais, a-t-il souhaité, "ils doivent encore augmenter" pour permettre aux entrepreneurs d'investir davantage. M. Sellal a laissé entendre que de nouvelles mesures seront prises concernant les banques en matière d'investissement. Le projet de budget 2016, calculé sur un prix du baril à 45 dollars, et non à 37 dollars auparavant, ira "dans le sens de la croissance et non celui de l'austérité", estimant que l'Algérie a "largement les capacités de résister". Le Premier ministre balaie d'un revers de la main les appels à la réduction des transferts sociaux. "En effet et face à la contraction des ressources financières, le reflexe primaire, ainsi que le calcul froid et cynique prôné par certaines analyses voulaient que l'on procède de la manière la plus basique : si les revenus ont baissé de 47% sur l'année écoulée, des coupes dans les mêmes proportions doivent être opérées sur les dépenses, notamment celles non productives, à savoir les transferts sociaux", a-t-il indiqué. M. Sellal estime que cette arithmétique qu'il qualifie de macabre "ne tient pas compte de la nature sociale et démocrate de l'Etat algérien moderne voulu par ses pères fondateurs et exprimé dans l'appel du 1er Novembre 1954". Plus loin, pourtant, le Premier ministre ne s'est pas empêché de rappeler "le poids de ces transferts dans le budget de l'Etat estimés à 1 800 milliards de dinars par année, la gratuité des soins, la prise en charge de 3 millions de malades chroniques grâce à la carte Chifa et à la mise en œuvre de l'engagement de révision de l'article 87 bis de la loi relative aux relations de travail et de redéfinition du SNMG avec la revalorisation de l'indemnité forfaitaire compensatrice pour près de 1,5 million de travailleurs." M. Sellal répète que "la gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d'anticipation prises permettent à l'Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole". Le Premier ministre indique, également, que les efforts de son gouvernement sont orientés "vers la réunion des conditions d'émergence d'une base productive et industrielle nationale moderne et compétitive à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée". La promotion de la production, a-t-il annoncé, bénéficie de la réintroduction, "en sa faveur exclusive", du crédit à la consommation, ainsi que la mise en place du dispositif des licences d'importation. Il évoque, aussi, l'avant-projet de loi relatif à la promotion de l'investissement qui a introduit de nouvelles dispositions incitatives, tout en maintenant la règle 51/49. Le Premier ministre a démenti l'information faisant état de l'intention du gouvernement de changer la monnaie. "C'est un mensonge. Il n'est pas du tout prévu de changer la monnaie ou les billets", a souligné M. Sellal. M. R.