"Le SG du RND menace, il veut faire taire les partis, le peuple qui doit mourir en silence. Nous disons non ! On ne se taira pas et le peuple aussi, nous continuerons à lutter politiquement et pacifiquement", a-t-elle répliqué sèchement à Ouyahia qui sommait les opposants de se tenir à carreau. La SG du Parti des travailleurs (PT), qui s'était déjà longuement exprimée sur l'actualité et la situation politique et sociale du pays lors de la réunion du bureau politique de son parti, a récidivé, hier, à partir d'Oran, à l'occasion d'un regroupement des cadres de son parti à la salle Essaâda, en tenant un discours de plus d'une heure. Mais cette fois-ci, Louisa Hanoune choisira, sciemment, de cibler de manière acerbe et virulente celui qu'elle ne nommera jamais mais qu'elle ciblera sous le nom de "président des oligarques" et d'aucuns comprendront qu'il s'agit du président du FCE, Ali Haddad. C'est en des termes peu flatteurs qu'elle parlera "du président des oligarques", en évoquant tout d'abord "cette réalité qui fait de l'Algérie le seul pays au monde à avoir deux chefs du gouvernement, l'un officiel et l'autre officieux et qui parle à l'étranger au nom du pays et de la diplomatie algérienne". L'oratrice, devant une salle attentive, dira encore que "le président des oligarques dit qu'il est le parti du travail et à l'évidence et à mon sens le seul parti du travail qui existe au monde se trouve en Israël... Il n'a aucune culture politique et confond une entreprise avec un parti politique, il méconnaît jusqu'à l'histoire récente de son propre pays. Mais nous savons qu'au sein du FCE tous ne sont pas comme ça, il est triste de voir jusqu'où le niveau est rabaissé". Evoquant la mainmise de cette oligarchie sur des secteurs économiques de plus en plus grands et qui "a dévoyé la règle du 51/49% à son profit", Louisa Hanoune réitère le combat de son parti aux côtés des travailleurs et pour la défense du secteur public et de la paix, ajoutant qu'il (le président du FCE, ndlr) était de ceux qui ont profité et grandi durant ces années de paix chèrement acquises en référence à la décennie noire et de poursuivre violemment : "L'oligarchie ne tolère pas la démocratie, elle veut régner en caporalisant la vie politique en voulant instaurer un ordre totalitaire." Face à cette menace qu'elle a nommée, la SG du PT ne manque pas aussi de répondre aux derniers propos d'Ouyahia en lui promettant de ne pas se taire. "Le SG du RND menace, il veut faire taire les partis, le peuple qui doit mourir en silence. Nous disons non ! On ne se taira pas et le peuple aussi, nous continuerons à lutter politiquement et pacifiquement." Revenant sur la récente "reprise par l'Etat" du complexe sidérurgique d'El-Hajar, la patronne du PT s'interroge et redoute une opération opaque qui cacherait des dessous inavoués. Bien que se félicitant de ce "retour", elle rappelle que dans le même temps "c'est encore l'Etat qui va devoir éponger plus d'un milliard de dollars d'endettement laissé par Mittal Steel". Elle fera ainsi un parallèle avec certains choix et décisions économiques comme la fermeture d'entreprises publiques dans des secteurs économiques stratégiques pour laisser la place à l'oligarchie montante. Sur le plan économique toujours, elle fustigera encore les dispositions de la loi de finances 2016, dénoncera les dernières annonces faites lors de la tripartite et promettra que son parti combattra les mesures antisociales à l'APN. Alors qu'elle s'est déjà exprimée sur "le démantèlement du DRS et ses conséquences", la patronne du PT évoquera la mise à la retraite de 13 généraux, ce qui a un effet des plus dévastateurs, selon elle, "en coupant ainsi la tête à l'élite de l'armée qui a combattu et protégé le pays, des généraux qui en sont le joyau alors que le voleur Chakib Khelil est bien tranquille". Et de poursuivre que cela ouvre le pays à tous les dangers et les menaces de l'étranger. D'ailleurs, Louisa Hanoune estime que ce sont là des décisions graves mais qui arrangent certains gouvernements étrangers. D. L.