Au premier jour de la grève des personnels des Affaires étrangères, hier mardi, le taux de suivi se situait entre 70 et 80%, selon le SG du syndicat autonome des MAE, Ali Lakhal. Le personnel des Affaires étrangères est passé, hier, à l'action pour une grève de trois jours qui sera reconduite chaque semaine. Selon le nouveau SG du syndicat autonome des personnels des Affaires étrangères (Sapae), Ali Lakhal, le taux de mobilisation qu'il juge "satisfaisant", était entre 70 et 80%. La veille lundi, une réunion a eu lieu entre le syndicat et l'administration pour tenter de désamorcer la crise. "L'administration a essayé pour un premier temps de nous convaincre que la grève était illégale. Comme nous n'avons pas cédé sur le principe, il nous a été demandé d'assurer un service minimum à hauteur de 50%. Là encore, nous avons décliné. Un service minimum de 5% a été toutefois assuré. Nous ne travaillons pas dans un hôpital où il y a des cas urgents à prendre en charge. Notre tâche est strictement administrative", a-t-il relevé. Pourtant, explique Ali Lakhal, le bureau du syndicat a organisé un vote le 5 octobre dernier, et 293 sur les 386 travailleurs syndiqués se sont prononcés pour le recours au débrayage. Le 12 du même mois, poursuit-il, un préavis de grève a été déposé auprès de l'administration des Affaires étrangères, du ministère du Travail et de l'inspection de travail compétente. Selon toujours le SG du Sapae, plusieurs réunions ont eu lieu ces dernières semaines avec l'administration et la plateforme de revendications est sur la table des négociations depuis maintenant six mois. Le recours à la grève, assure-t-il, était la dernière solution. Pour rappel, les deux points de revendication essentiels du personnel du MAE, sont "l'attribution de la prime de souveraineté à tous les ayants droit et l'accès aux sorties en poste à l'étranger pour tous les corps communs". Et c'est surtout le deuxième point qui pose le plus de problème chez le Sapae. Ali Lakhal avait remis en cause dans l'édition du 7 octobre 2015, de Liberté, les articles 2 et 3 du décret présidentiel 91-335 du 22 septembre 1991, définissant les modalités de sortie en poste à l'étranger. L'article 2 stipule que "les fonctionnaires (...), totalisant une ancienneté minimale de quinze ans de service au sein de l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères, peuvent être affectés dans les postes diplomatiques et/ou consulaires pour une période maximale n'excédant pas quatre années". Mais l'article 3, que le SG du Sapae juge "flou", stipule que "les décisions d'affectation sont prises en fonction des besoins des services extérieurs du ministère des Affaires étrangères, des disponibilités budgétaires et de l'aptitude à servir des fonctionnaires concernés". En clair, le syndicat préconise "d'offrir une chance au personnel du MAE de sortir à l'étranger et améliorer ses conditions socioprofessionnelles, plutôt que de recruter sur place parmi la communauté nationale établie à l'étranger pour les tâches consulaires". Contacté à plusieurs reprises, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Chérif, est resté injoignable. M. M.