Plus de soixante ans sont passés depuis le déclenchement de la lutte armée contre l'occupant français, des acteurs ayant vécu la Révolution aux côtés de héros, se rappellent, en cette occasion du 61e anniversaire du 1er Novembre 54, des faits. Parmi ceux-là, le moudjahid Hadj Amar Guerram, de la zone 4 de la Wilaya I (Aurès-Nememcha), né en 1925, à ex-Canrobert (Oum El-Bouaghi), qui n'a pas hésité, dans les années 56, alors qu'il n'avait qu'une trentaine d'années, à rejoindre les rangs des moudjahidine grâce à une connaissance, en l'occurrence Chaâbane Laghrour, le frère du martyr et chef Abbas Laghrour. Il se met alors à la disposition de la Révolution avec son véhicule Citroën, avant de se voir chargé de l'achat et l'approvisionnement en armement de la Wilaya I (Aurès-Nememcha), depuis la Tunisie et la Libye. En dépit de son âge avancé (90 ans), Hadj Amar Guerram garde toujours en mémoire les souvenirs qu'il n'hésite pas à évoquer. L'homme, qui a passé 6 ans avec Krim Belkacem, en étant son chauffeur particulier, garde de ce dernier surtout son courage et sa disposition pour arracher l'Indépendance, d'autant plus qu'il a été l'un des principaux négociateurs des accords d'Evian que Krim Belkacem menait avec sérénité et rigueur avec les Français. Hadj Amar nous fera part des douleurs qu'a ressenties Krim Belkacem, la veille de son départ pour Evian, à cause d'une appendicite ayant nécessité une intervention chirurgicale, mais cela n'a pas empêché le martyr Krim Belkacem de rejoindre, le lendemain, ses compagnons négociateurs à Evian. Admirant son courage, Guerram Amar fera aussi part des relations très bonnes qu'entretenait Krim Belkacem avec les différents chefs de la Révolution et même avec des personnalités étrangères. À la question de la confiance qui lui a été accordée pour conduire le véhicule de l'un des chefs de la Révolution, Hadj Amar l'attribue à son abnégation, son sérieux et ses efforts lors de sa mission pour l'achat des armes en territoires tunisien et libyen, avec l'aide de connaissances tunisiennes. Enfin, Hadj Amar Guerram se rappelait très bien la délicate mission de chauffeur dont il a été chargé pour le compte de Benyoucef Benkhedda un autre chef de la Révolution, qu'il était expressément chargé de conduire jusqu'au Caire, en Egypte, où le chef historique avait été nommé ambassadeur. K. M.