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Aït Hamouda : "On doit le déclenchement de la Révolution à une poignée de jeunes" Il souligne que le 1er novembre n'a pas été "l'œuvre de tous les Algériens"
Devant la scission du PPA/MTLD en deux tendances (les centralistes et les messalistes), dans le sillage de la crise anti-berbériste de 1949, les jeunes militants de l'OS ont décidé d'agir seuls. "Le déclenchement du 1er Novembre 54 n'a pas été l'œuvre de tous les Algériens comme ne cessent de nous le ressasser les dirigeants du pays mais l'œuvre d'une poignée de jeunes issus de l'OS et du PPA/MTLD dont 80% des militants étaient originaires de Kabylie. Ni les communistes, ni l'UDMA de Ferhat Abbas, et encore moins les oulémas musulmans n'ont participé au déclenchement de la Révolution", a tenu à recadrer, hier, Nordine Aït Hamouda lors d'une conférence débat qu'il a animée à Tizi Ouzou, sous le thème "Novembre : Résistance et trahison". Le fils du colonel Amirouche, qui intervenait dans une salle archicomble, a tenu d'emblée à rappeler que devant la scission du PPA/MTLD en deux tendances (les centralistes et les messalistes), dans le sillage de la crise anti-berbériste de 1949, les jeunes militants de l'OS ont décidé d'agir seuls. Ce qui a, dit-il, débouché sur la création du Crua puis sur la réunion des 22 qui a, faute d'avoir associé la Kabylie, débouché sur la réunion des 6 après la prise de contact entre Ben Boulaïd et Krim Belkacem et Ouamrane qui disposaient déjà de 450 soldats. "Cependant, les messalistes ont créé le MNA avec son armée dirigée par le général Belounis et armée par la France contre l'ALN", a déclaré l'ex-député du RCD ajoutant que "le 1er Novembre 1954 n'était pas une date contre la France seulement mais aussi contre Messali". Tout en déplorant que "l'on présente maintenant Messali presque comme un chahid", le conférencier considère que "tous ceux qui veulent glorifier Messali aujourd'hui sont aussi traîtres qu'il l'était lui". Débordant, comme à son habitude, sur les questions d'actualité, Nordine Aït Hamouda s'en prendra à plusieurs membres du gouvernement, à commencer par Amar Ghoul et son initiative de soutien au président de la République. "Lorsque le prix du pétrole était à 150 dollars, ils n'ont pensé à personne, même quand le procureur général a annoncé le lancement d'un mandat d'arrêt contre Chakib Khelil, c'était ce procureur général qui a été relevé un mois après alors que le mandat d'arrêt contre le concerné a été levé, et maintenant que la crise est là, ils demandent au peuple de les soutenir pour organiser la résistance et préserver la paix. Contre qui déjà ?", s'est-il interrogé avant de marteler qu'il se moque des fameuses "lignes rouges" fixées par Ouyahia et de revenir sur les accusations de ce dernier contre Ferhat Mehenni. "Après que le pays a été livré au bradage et au pillage, voilà qu'Ouyahia nous informe que le problème, c'est Ferhat Mehenni. Bientôt, il nous dira que même le problème de la couche d'ozone, c'est Mehenni qui en est responsable mais, tout au moins, ce dernier n'a ni envoyé son fils étudier en Grande-Bretagne, ni volé la villa de l'ambassade de Yougoslavie, ni déroulé le tapis rouge à Madani Mezrag". Au sujet de la fouille au corps du ministre de la Communication à l'aéroport d'Orly, le conférencier dit ne pas en être surpris. "Quand de hauts responsables partent acheter des villas à Neuilly, que voulez-vous que la France pense d'eux ?", s'est-il exclamé avant de dénoncer ce même ministre suite à sa décision de baptiser la Maison de la presse de Tizi Ouzou. S. L.