Les travaux de modernisation du réseau d'assainissement ont démarré et concernent un linéaire de 8360 mètres. Il est su qu'Alger souffre de l'incapacité liée à l'absorption de ses eaux pluviales qui stagnent d'une dangereuse inertie tout au long du tronçon de l'avenue de l'ALN. Du reste, il est vrai que c'est de l'aventure que de se hasarder sur l'ancienne route moutonnière, en raison du risque d'inondation qui suffit à immobiliser le trafic dans la capitale. D'ailleurs, les premiers à en pâtir restent ces usagers venant de Rouiba, Hamiz, Bab Ezzouar, Bordj El-Kifan et El-Harrach. Seulement, à cet obstacle baignant d'une angoissante et préjudiciable manière, Alger s'en trouve également confrontée à l'autre écueil tout autant noir d'Hussein-Dey. En effet, on s'en souvient de ce jour néfaste du 20 octobre dernier, où il a suffit de si peu d'eau pour immobiliser le trafic routier au milieu d'une chaussée submergée à un niveau d'eau qui arrivait à ras des bas de caisses d'interminables files de véhicules. De la sorte, beaucoup y vivent dans la hantise d'une inondation, notamment les automobilistes venant de la Glacière, Bach-Djerrah, Aïn-Nâadja et Kouba qui s'en trouvent immobilisés durant des heures, voire une journée entière aux lieux-dits Côte-rouge, Lafarge et même jusqu'à l'avenue des Fusillés du Ruisseau. Pour jauger de l'aptitude réelle d'absorption des avaloirs d'Hussein-Dey, le mieux est d'arpenter l'axe routier qui est contiguë à la cité Maya, le site Mer et Soleil et delà jusqu'à l'immeuble la Résidence via la cité Amirouche et le lycée Aïcha, où le constat d'échec laisse présager du pire, particulièrement à l'approche des pluies hivernales. Loin de nous l'idée de jouer au rabat-joie, mais force est d'admettre que la plupart des regards d'Hussein-Dey s'en trouvent obstrués de terres et d'immondices jusqu'aux grilles de couverture. Peut-être bien que les travaux d'élargissement du chemin Fernane-Hanafi (ex-Vauban) y sont pour beaucoup dans l'obturation des bouches d'égouts. De ce fait, les trombes d'eau ruisselantes de la rue Mohamed-Alilat à Kouba et de l'ancien passage Jourdan qui est perpendiculaire au quartier le Calvaire à Kouba ne trouvent pas d'avaloirs sur leur trajectoire et continuent d'écouler d'abondantes trombes de l'abrupte rue des Arbres, Mohamed-Khelafi vers le chemin Kaddour-Rahim et delà vers les rails du tramway d'Alger sur l'avenue de Tripoli. Pire encore, du fait qu'à la limite de la cité Maya et haï Saidoune attenant à la station du métro de haï El-Badr, l'eau pluviale en provenance du quartier de Ben-Omar croupit en... étangs et s'ajoute à la densité d'un trafic fou, autrement démentiel de l'ancien lotissement Michel. Ainsi donc, le quartier d'Hussein-Dey prend eau de toute part puisqu'il gît au pied de l'avoisinante commune de Kouba, qui ruisselle telle une cascade en période hivernale. Voulant en savoir plus, nous nous sommes rapprochés de M. Sedrati Mohamed, le maire d'Hussein-Dey, qui évoque l'obsolescence du réseau d'assainissement qui date de l'époque coloniale : "Le drainage des eaux pluviales est défectueux à cause de la vétusté des conduites d'écoulement et des drains sans doute entartrés depuis leur mise en terre au siècle dernier. Alors et pour endiguer ces déferlements d'eau, il a été convenu avec la SEAAL d'opérer la modernisation du réseau d'assainissement d'Hussein-Dey dans un délai qui ne saurait excéder 16 mois." Tout bien considéré, l'inauguration du chantier est effective à proximité de Djenane Damerdji, où il est loisible de lire l'intitulé du projet : "Travaux de renouvellement du réseau d'assainissement au niveau de la commune d'Hussein-Dey sur un linéaire de 8360 mètres que doit conduire le partenaire cocontractant de la SEAAL dans un délais de 16 mois". Seulement, la façon de faire n'est pas du goût des riverains, notamment les résidents de la cité Armaf qui déplorent moult malfaçons dans l'exécution des travaux : "Pour l'exemple, le sol s'est affaissé aux dernières pluies automnales à proximité de l'école Djaffar-Kadri-Khodja, et la dalle de couverture de l'avaloir gît à même le trottoir à côté de l'amoncellement de matériaux de construction que l'entrepreneur a omis d'évacuer à la décharge publique", a-t-on appris d'un résident en colère. "Tout compte fait, le mieux est de reprendre ces malfaçons, sinon la rénovation de ces canalisations s'avère tel un coup d'épée dans l'eau !" a ajouté ce citoyen qui dénonce ce qu'est advenu de l'état de la chaussée de sa cité depuis le passage de l'entrepreneur. Et à ce propos, le mieux est de faire "jouer" la clause qui stipule le nettoyage de chantier, puisqu'aux dernières révélations des techniciens d'Asrout, c'est les résidus de matériaux de construction, tels le sable et le gravier, qui sont à l'origine de l'obstruction des regards en certains endroits de la capitale. L.N.