Selon la maison d'éditions, un journaliste d'"Echourouk" a assuré, lors d'un débat, retransmis jeudi soir, sur Dzaïr TV, que son journal a retranscrit fidèlement les propos de M. Ould Kablia et qu'au besoin, l'interview a été enregistrée. La polémique soulevée par les attaques de Daho Ould Kablia contre Abane Ramdane est loin de s'estomper malgré la tentative de l'ancien ministre de l'Intérieur de mettre ce qui s'est passé sur le compte d'une "mauvaise traduction" de ses propos par le journal Echourouk qui a publié l'interview. Selon toute vraisemblance, les choses sont appelées à s'envenimer davantage puisque les réponses de Daho Ould Kablia semblent avoir, en effet, suscité l'ire des responsables du quotidien arabophone qui répliquent et maintiennent que les propos rapportés sont bel et bien ceux qu'il a tenus. C'est, en tout cas, ce qu'affirme, dans un communiqué rendu public hier, la maison Koukou, l'éditeur du professeur Belaïd Abane, auteur de l'ouvrage : Nuages sur la Révolution, Abane au cœur de la tempête. La maison d'éditions en question note, en effet, qu'un journaliste d'Echourouk a adressé jeudi soir, lors d'un débat sur la chaîne de télévision Dzaïr TV, une mise au point au président de l'Association des anciens du Malg, précisant que son journal a retranscrit fidèlement les propos de M. Ould Kablia et qu'au besoin l'interview a été enregistrée. Cette réplique fulgurante est de nature, en tout cas, à pousser l'ancien ministre dans ses derniers retranchements, lui qui, en réalité, ne s'était rétracté que parce qu'il a dû faire face à une levée de boucliers médiatique et sur les réseaux sociaux dénonçant les arguments avancés pour justifier l'assassinat de l'architecte de la Révolution. Et la mise au point adressée à la presse francophone par M. Ould Kablia n'a, visiblement, pas réussi à convaincre grand monde. Bien au contraire. "Si la bonne foi de M. Ould Kablia a été surprise par une ‘mauvaise traduction' comme il l'affirme, l'éthique voudrait qu'il rectifie ses propos par une mise au point au journal incriminé. Ou de saisir la justice conformément aux lois de la République", estime l'éditeur Koukou, qui considère que dans le cas contraire, l'ancien ministre "doit assumer la profanation qu'il vient de perpétrer contre la mémoire d'Abane Ramdane et accepter le débat contradictoire, dans la sérénité, avec des historiens et des acteurs de la guerre de Libération nationale dont le colonel Boussouf n'est pas le maître à penser". Koukou Editions considère, en effet, que "la vérité historique est incompatible avec un discours à vitesses multiples, modulables en fonction des auditoires et des conjonctures politiques". Après avoir justifié l'élimination physique d'Abane Ramdane par ses frères d'armes, dans l'interview qu'il a accordée à Echourouk, Daho Ould Kablia a dû affronter une violente réaction de l'opinion publique nationale et c'est cela qui l'a contraint à revenir sur ses propres déclarations dans un entretien téléphonique à Liberté. Dans cet entretien, qui se voulait un droit de réponse, le concerné s'offusquait du fait que ses propos se rapportant à l'exécution du chef du FLN "soient mal transcrits, soulevant une montagne de réactions indignées". Mais, faut-il le constater, la réponse, jeudi, du journaliste d'Echourouk ne laisse, finalement, pas trop de marge de manœuvre à l'ancien ministre de l'Intérieur, sans aucun doute embarrassé par le défi de rendre public le contenu de l'entretien qu'il a accordé au journal, puisque l'interview est enregistrée. H. S