À une semaine de la date de signature de la charte d'éthique et de stabilité de l'éducation, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) menace de faire grève, le 18 novembre prochain. Dans un communiqué parvenu hier à Liberté, le Conseil national du CLA appelle les travailleurs de la Fonction publique, notamment ceux du secteur de l'éducation, à observer un arrêt de travail pour faire entendre leur voix auprès de la tutelle et du gouvernement. Cela, en réclamant la "concrétisation des engagements" cosignés dans le PV du 7 mars 2014 (valorisation des heures supplémentaires, primes du Sud, logements de fonction et gestion des œuvres sociales), de même que le "règlement définitif" du problème des enseignants "suspendus arbitrairement", la réintégration du secrétaire général du CLA à Saïda à son poste de travail et l'intégration de plus de 25 000 contractuels dans le secteur de l'éducation nationale, sans oublier le paiement "régulier" de leur salaire. Le CLA précise que d'autres revendications, du ressort du gouvernement, doivent être également satisfaites, telles que la "valorisation du point indiciaire" par l'amélioration du pouvoir d'achat du fonctionnaire et le "maintien des systèmes des retraites", accompagné de l'exigence d'une retraite à 100% "après 25 ans de service effectif pour tous les métiers pénibles". À quelle logique obéit la démarche du CLA, après que des syndicats ont signé une déclaration d'intention à aller vers l'adoption de la charte de l'éthique ? À maintenir la pression sur Mme Benghebrit pour rassurer les autres syndicats qui craignent d'être dupées ? À rester unis pour la résolution des problèmes communs, malgré des divergences de vue ? La démarche du CLA est dictée par la réalité du terrain qui, apparemment, ne permet pas de donner un chèque en blanc à Mme Benghebrit. Il constate, en effet, une dégradation de la situation dans l'éducation, se traduisant par la diminution du pouvoir d'achat de "plus de 25%", cette année, et qui atteindrait "les 50%" après l'entrée en vigueur de la loi de finances 2016. Aussi, il plaide pour la création d'un "Observatoire national autonome de suivi du pouvoir d'achat" habilité à prendre en compte "la réalité des prix sur le marché". En outre, il alerte sur les retombées de la crise économique qui pourrait provoquer "une explosion sociale". Concernant les "remises en cause" des formules de la retraite, le CLA relève que "tous ces imprévus ont semé la panique", poussant quelque 25 000 fonctionnaires à partir "massivement" à la retraite. Par ailleurs, il appelle au retour du système de "la promotion automatique" dans le "nouveau statut particulier". Il rappelle aussi la promesse "non tenue" de la tutelle, quant au règlement du problème des enseignants de Skikda, Alger-Ouest et d'ElTarf, "suspendus depuis 2012", tout en dénonçant les "entraves administratives" et "atteintes au droit syndical" auxquelles il fait face. H. A.