Le ministère de l'Education nationale a promis, hier, une suite favorable à plusieurs dossiers en suspens depuis des années, liés notamment aux promotions, au régime indemnitaire et à la médecine du travail. Nouria Benghebrit, ministre de l'Education, a garanti la régularisation de la situation des fonctionnaires occupant des postes en voie d'extinction, dont les cas n'ont pas été traités dans le statut particulier des travailleurs de l'éducation. Le ministère, après plusieurs réunions et négociations avec les syndicats du secteur et d'autres départements du gouvernement, a enfin donné une suite favorable à l'attribution de la prime de responsabilité aux directeurs d'établissement s'élevant à 3000 DA/mois pour ceux du primaire, 4000 DA/mois pour ceux du moyen et 5000 DA/mois pour ceux du secondaire. Les doléances des enseignants concernant la révision des modalités actuelles de promotions décriées par la plupart des syndicats du secteur ont reçu également un avis favorable. Le ministère propose également des cycles de formation pour près de 7000 travailleurs des corps communs pour pouvoir bénéficier de promotions. Les enseignants du technique ont également été réhabilités dans le grade d'enseignant du secondaire, alors qu'ils en étaient exclus par l'ancienne réglementation régissant le secteur. Mme Benghebrit a exprimé également l'engagement du gouvernement à la mise en place et au développement de la médecine du travail dans le secteur de l'éducation. La ministre a souligné, hier, en marge de la réunion avec les représentants des syndicats, que «l'Etat, à travers son gouvernement, a bien voulu répondre favorablement aux doléances malgré la situation difficile que traverse le pays, avec la baisse des rentrées financières liées à la chute du prix du baril du pétrole». Mme Benghebrit a indiqué par la même occasion que «les syndicats ne doivent pas rester en posture de confrontation mais doivent être une force de proposition». La ministre invite, d'ailleurs, les syndicats à signer aujourd'hui la charte pour l'éthique et la stabilité dans le secteur de l'éducation pour faire de l'école un «lieu d'excellence où les intolérances et les intégrismes de tout bord sont bannis». Elle a plaidé, à ce propos, pour la réhabilitation de l'éthique et de la morale professionnelles, ainsi que l'engagement et la mobilisation «au service des élèves et de leur épanouissement». Pas de consensus autour de la charte Les principaux syndicats du secteur ont applaudi l'attitude de la tutelle et se félicitent d'un «acquis chèrement arraché», selon Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). M. Meriane voit en les propositions du ministère «une justice rendue à plusieurs catégories longtemps pénalisées». L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) estime que «c'est un grand travail» réalisé par l'actuelle ministre de l'Education qui a su ainsi mettre fin à une injustice qui «a trop duré». Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) pense, en revanche, que la réunion a éludé plusieurs dossiers sous prétexte «de conjoncture économique défavorable». Le CLA cite la prime de zone calculée sur la base des salaires d'il y a plus de 20 ans et qualifie les propositions du ministère de «poudre aux yeux». Le consensus ne semble pas être fait sur la signature de la charte de l'éthique et de la stabilité à laquelle les syndicats sont invités aujourd'hui. Le Snapest estime que cette charte doit être dissociée des négociations autour des revendications des travailleurs. L'Unpef ne semble pas également convaincue par le projet de Benghebrit «qui reste à enrichir».