Le président du MSP, Abderrezak Makri, est catégorique : le pouvoir a échoué en matière économique. Ce constat, sans appel, a été fait, hier, lors d'une conférence de presse dédiée au "projet de loi de finances 2016 et la situation politique actuelle", où l'orateur a estimé qu'en dépit des recettes pétrolières engrangées, les gouvernants n'ont pas réussi à bâtir une forte économie hors hydrocarbures et éviter au pays la crise économique. "La loi de finances présentée aux députés contient les signes clairs de cet échec économique", a indiqué, de prime abord, M. Makri, en rappelant avoir mis en garde contre cette situation, il y a trois ans déjà. Parmi ces signes, il avance que plus de 800 milliards de dollars ont été déboursés sans que le taux de croissance dépasse 4%, alors que comparativement à cela, des pays voisins avec moins de rentrées, ont réalisé des taux qui dépassent de loin ce taux. Pour lui, la situation d'échec n'a épargné aucun secteur, le budget, le Trésor, et la balance des paiements. Aussi, les réserves de change seront à fin 2016, à hauteur de 121 milliards de dollars, soit juste suffisantes pour couvrir 23 mois d'importations, ce qui équivaut, d'après lui, que dès 2017, nous ne disposerons d'aucun sou dans les caisses, alors que 70% des salaires sont payés par le Trésor public. En outre, la facture d'importations aura atteint 70 milliards de dollars. Ce qui met l'Etat devant une situation financière très dangereuse. Une situation contre laquelle le régime dispose bien d'un plan, dira M. Makri, mais en précisant toutefois, qu'il consiste à gagner du temps, en agissant sur le levier des transferts sociaux, tout en sachant que le budget de fonctionnement dépasse de loin les recettes du pays. "La finalité, selon lui, est de faire en sorte que le peuple ne ressente pas la crise, et de s'assurer une certaine stabilité sociale pour la seule année 2016, au bout de laquelle, il léguera le pouvoir." Pour étayer ses dires, Abderrezak Makri a relayé les rumeurs insistantes sur une probable élection présidentielle anticipée en 2016. Si tel était le cas, l'échec est imputable au pouvoir dans son ensemble,"au président de la République, au gouvernement et à la majorité parlementaire", a indiqué sans ambages le président du MSP, qui indiquera, toutefois, qu'en tant que parti "nous n'interférons pas dans les questions de luttes des clans au pouvoir, car, elles sont toutes responsables de cet échec". "La loi de finances a été confectionnée par des hommes d'affaires algériens avec l'aide d'experts étrangers", indiquera également, sans détour, Abderrezak Makri, pour qui, cette loi contient les signes d'un transfert de propriété de l'Etat vers les hommes d'affaires, en citant en exemple, les articles 53, 59 et 71. Soit, un véritable hold-up, d'après ses dires, dont les résultats ne manqueront pas de se manifester à travers la vente des terres et des entreprises, l'annulation du contrôle parlementaire, et l'appauvrissement du peuple et de l'Etat. A. R.