Des centaines de militaires ont été déployés hier à Bruxelles où le niveau d'alerte a été relevé au niveau maximum dans la nuit de vendredi à samedi. Le chef du gouvernement a évoqué hier, lors d'une conférence de presse, un "risque d'attentat par des individus avec armes et explosifs à plusieurs endroits de la capitale", pour justifier le passage au niveau 4 de toute la région bruxelloise. Les terroristes menaceraient les centres commerciaux et les transports. D'où la décision de fermer toutes les stations de métro, au moins pour la journée d'hier. Plusieurs événements culturels et fêtes estudiantines ont été également annulés, à l'image de la Saint-Verhaegen, une fête d'étudiants existant depuis 1888, célébrant la fondation de l'Université libre de Bruxelles (ULB), habituellement commémorée le 20 novembre. À la veille de cette fête, le campus de l'université a été évacué vers 22h30. L'université n'était pas directement menacée, mais, encore une fois, on a préféré prendre des précautions. À Bruxelles, on vit au rythme des perquisitions largement médiatisées et vécues presque en temps réel sur les réseaux sociaux. On peut encore parler de ces nombreuses alertes à la bombe, à l'aéroport de Charleroi (situé à 60 km de Bruxelles), au niveau de trois écoles à Anvers, aux stations de métro bruxelloises ou encore en plein cœur du quartier européen. Hier matin, plusieurs lieux emblématiques de la capitale ont été fermés tels que l'Atomium, le parlementarium, le cinéma Kinépolis ou encore la rue Neuve, la rue commerçante la plus fréquentée de Belgique. Le concert du chanteur Johnny Halliday au Palais 12 est également annulé. Sommes-nous face à un état de psychose exagéré ou à un état d'alerte réellement justifié ? Une chose est sûre : l'effet Molenbeek est là. Ce quartier bruxellois, déjà fortement stigmatisé (concentration d'immigrés, ayant le plus grand nombre de mosquées par habitant, un taux de chômage avoisinant les 60%, trafic de drogues, etc.) a fait parler de lui à travers le monde et a acquis la réputation de "nid à terroristes", sachant que les principaux auteurs des attentats de Paris avaient tous un lien, de près ou de loin, avec cette commune bruxelloise. Toujours est-il qu'à Bruxelles, le sapin de Noël a été installé sur la Grande Place et la semaine de la frite commencera demain. Ce qui permettra, peut-être, aux habitants de se libérer un peu de la pression due aux événements intenses de ces derniers jours. C. P.