La nuit de lundi à mardi a été très courte et tellement mouvementée au Mouloudia d'Oran. Ou plutôt du côté de la corniche oranaise, au niveau du restaurant-discothèque du complexe Mezghana, propriété de Belhadj Mohamed dit Baba. En plein dîner, tard dans la nuit, le président mouloudéen avait à sa table, Abdelhafid Belabbès, Nassereddine Bessedjrari, Abdelkader Benzerbadj, Zoubir Ouasti et deux journalistes "spécialisés" (dont nous tairons les noms pour des raisons évidentes), quand il a été surpris par l'entrée de l'entraîneur français, Jean-Michel Cavalli. "C'est moi qui suis allé solliciter le président. Pas pour démissionner mais pour qu'il m'explique ce manque de respect à mon égard par ses déclarations quand il dit que c'est lui qui va faire le recrutement, que c'est lui qui décidera où se déroulera le stage et toutes les autres déclarations à ce propos. Et la cerise sur le gâteau, c'est cette lettre de lundi soir qui m'a été remise par Zoubir (Ouasti) dans laquelle on m'informe que Krimo Hassani va reprendre ses fonctions au sein de l'équipe première. Vu tout ce qui s'est passé dernièrement, je considère que le président n'a plus de respect pour son entraîneur. Donc, c'est terminé ! Et là, on est face à des critères qui déterminent l'échec ou la réussite d'un club. Je suis alors allé le voir et je lui ai dit : Baba, je me sacrifie parce que ton fonctionnement va faire couler le club. Et moi, je ne veux pas y être associé ou l'assumer. Je vais t'expliquer comment je me sacrifie : à l'inverse de tout ce que peuvent penser tes amis : je m'en vais pour zéro euro ! Je veux partir la tête haute afin que le club puisse se relever. Il faut un électrochoc ! Et comme vous, vous continuez vos menaces et votre harcèlement, je m'en vais pour zéro euro. Vous me devez ce que j'ai travaillé. Le reste, tout le reste, vous le gardez. Que les gens, les Oranais en particulier, sachent que je ne suis pas parti pour de l'argent !" relatera à Liberté Jean-Michel Cavalli. Corsica attitude vs peur du vide Et de renchérir : "Baba m'a demandé comment on va faire avant le grand match face au NAHD ? Je lui ai dit : Eh bien tu assumes ! Ou ceux qui sont ici et qui t'ont demandé de me limoger le fassent samedi à Zabana ! Il m'a alors proposé de faire le match du NAHD et de me verser deux mois de salaire, mais j'ai refusé ! Signe-moi cette lettre de départ, je m'en vais pour zéro euro et je prends l'avion mardi matin ! Il n'a pas voulu me signer la lettre ! Il m'a dit : je le fais demain matin ! Je suis alors rentré à la maison. Et vous pensez bien que par respect pour mon métier, je n'ai pas voulu partir sans cette lettre de sortie. Il y a des trucs troubles qui se passent derrière mon dos. Quand on est responsable, on rédige et signe cette lettre en cinq minutes. Quand on ne le fait pas, c'est qu'il y a des idées derrière la tête. Ce matin (mardi matin), je me suis alors présenté à l'entraînement et j'ai informé Bellahcène et Ouasti que si à la fin de l'entraînement je n'avais pas la lettre signée, je considérerais qu'on ne veut pas me libérer. Dès lors, je considère que je suis l'entraîneur du MCO jusqu'à la fin de mon contrat. Si Baba veut me faire partir, c'est son problème. En revanche, qu'on ne me fasse plus aucune proposition. Je voulais partir pour zéro euro. On m'a refusé ce droit. Ils voulaient une réunion, je suis allé les voir pour leur dire les choses en face. S'ils veulent désormais que je parte, qu'on me verse la totalité de mon contrat. Il y a des lois pour ça..." Pour n'avoir pas répondu à la sollicitation de son coach de lui signer sa lettre de sortie sans pour autant lui verser des indemnités de départ car craignant d'assumer seul les conséquences dès samedi, le président du MCO a, encore une fois, démontré sa grande incapacité à "faire face", préférant sans doute des réunions entre "dîneurs dans le secret dans la nuit". Or, cette "Corsica attitude" du mardi devrait hanter ses prochaines nuits... R.B.