Anti-pédagogique est le moins que l'on puisse dire de la “surprise” réservée par l'APC de Mohammedia aux élèves de l'école primaire Kourifa-Rachid ainsi qu'à leurs parents. Ces derniers n'ont pu savourer la joie de la rentrée et des retrouvailles en raison de leur “refoulement” de leur propre école. En effet, arrivant sur leur trente et un, le visage souriant, les élèves ne s'attendaient guère à faire l'objet d'un tel accueil le premier jour de la rentrée scolaire. Une rentrée qu'ils n'oublieront pas de sitôt certainement, notamment ces bambins scolarisés pour la première fois. À la grande surprise des parents et l'incompréhension de leurs enfants, le portail ne s'ouvrira pas pour les accueillir. Ils sont transférés illico presto et sans aucun préavis vers une autre école dans le même quartier. La raison ? Les responsables de la commune ont tout simplement décidé de fermer l'établissement en attendant le coup d'envoi du fameux projet de démolition, qui avait fait des vagues quelques mois avant les grandes vacances scolaires. Pris au dépourvu, les enseignants ont été contraints, sous le regard furieux des parents et inquiets, à rassembler les écoliers et de les conduire vers d'autres écoles de la commune. Cette sortie, au premier jour de la rentrée scolaire, a soulevé le courroux des nombreux parents présents devant la désormais ancienne école de leurs enfants. Une véritable cacophonie y a régné retardant même l'ouverture des classes et traumatisant certains écoliers, notamment les petits nouveaux que les mamans ont eu du mal à calmer. Les parents refusent de se soumettre au diktat du P/APC et s'élèvent contre cette décision d'autant que leurs enfants transférés au sein d'établissements limitrophes, certes, mais le plus grave et que ces écoles adopteront la formule de la double vacation. Autrement dit, ils n'auront cours qu'à la sortie des élèves inscrits initialement au niveau de ces écoles. C'est-à-dire que le créneau horaire sera réduit et concocté selon la disponibilité des classes. En un mot, les enseignants travailleront dans des conditions qui n'incitent guère à l'optimisme et le rendement des élèves en pâtira énormément. Ce que les parents, qui ne comptent pas assister les bras croisés à la perturbation de la scolarisation de leur progéniture, dénoncent énergiquement. D'ailleurs, la première mesure décidée, hier, à la suite de ce transfert est le lancement d'une pétition, en attendant que d'autres actions soient débattues ultérieurement. Officiellement, la commune promet un projet ambitieux, à savoir la démolition de l'ancienne école Kourifa-Rachid et la construction d'une autre école plus spacieuse dans un délais de... trois mois. Mais, le bouche à oreille dit qu'au lieu d'une école “pousseront” des immeubles, car le terrain sera cédé à un promoteur privé. Une situation semblable a été vécue il y a quelques années dans la même commune. Une question s'impose : si tel était le projet, pourquoi avoir attendu la rentrée des classes pour le lancer ? La commune aurait pu mettre à profit les grandes vacances pour reconstruire et préparer une bonne surprise aux élèves, au lieu de les traumatiser le premier jour de la rentrée. Affaire à suivre. MALIKA BEN