Selon l'Onusida, qui participait à une journée sur le sida, organisée à l'Institut Pasteur de Dély Ibrahim, le nombre de nouveaux cas dépistés du VIH par année en Algérie avoisine les 800 cas. Ainsi, depuis la parution de la maladie dans le pays en 1985 et jusqu'au 30 septembre de l'année en cours, l'Algérie compte 9 606 personnes atteintes du VIH : 1 632 ont le sida et 7 974 sont séropositives. La maladie touche également 488 jeunes âgés de moins de 16 ans. Les statistiques font également état du décès de 150 personnes par an en Algérie des suites de cette terrible maladie. Il faut savoir qu'avec une prévalence inférieure à 0,1%, la situation épidémiologique du VIH en Algérie se caractérise par une épidémie de type peu actif. En analysant ces données, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé que l'Algérie demeure un pays à épidémiologie peu active, tout en admettant que "les comportements sexuels à risque, le faible niveau d'utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, les phénomènes de migration sont autant de facteurs de vulnérabilité que nous avons pris en considération et qui imposent le maintien de notre vigilance". Dans sa politique de prévention et de lutte contre le sida, M. Boudiaf a annoncé que son département a initié des actions, dont la généralisation de la mise en œuvre de la stratégie nationale d'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Le ministère a également introduit des tests afin de procéder à des diagnostics rapides de l'infection par le VIH. Une méthode, a-t-il dit, qui est appelée à se généraliser afin de promouvoir davantage le dépistage précoce de cette maladie, ainsi que l'entrée en fonction de 7 nouveaux centres de référence de prise en charge de l'infection par le VIH. Ces déclarations ont été faites, hier, à l'Institut Pasteur, où la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le sida a pris une dimension officielle. Une occasion pour sensibiliser contre cette maladie du siècle qui ne connaît pas de frontière et dont la prévention et le dépistage demeurent les seuls moyens dont dispose aujourd'hui l'humanité pour freiner l'expansion de ce virus mortel. Pour le ministre de la Santé, "cette journée me permet de vous rappeler que l'Algérie s'est inscrite résolument dans le cadre des objectifs et engagements définis dans la déclaration politique de l'ONU sur le VIH de juin 2011 visant à intensifier nos efforts pour éliminer le virus du sida". Dans son exposé devant la délégation présente pour la circonstance, M. Boudiaf a indiqué que "l'engagement de l'Algérie s'est caractérisé par une volonté politique qui se traduit par quatre principes". Il s'agit d'abord de mettre en place le cadre de coordination multisectoriel. Ensuite, il y a lieu de lancer un plan national stratégique multisectoriel de lutte contre le VIH/sida, caractérisé par une approche de planification axée sur les résultats préconisés par l'Onusida, et qui a pour but principal : "Zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès dû au sida." Le troisième principe est basé sur le maintien du recours à un financement conséquent avec plus de 95% du budget alloué tiré du budget de l'Etat et qui permet d'assurer à titre gratuit les prestations, y compris le traitement antirétroviral pour tous. Et pour finir, le gouvernement insiste sur l'importance du renforcement continu du partenariat avec les agences du système des Nations unies et, particulièrement, l'Onusida, et une implication plus grande des acteurs institutionnels et de la société civile dans la sensibilisation. D. S.