L'économiste Bachir Messaitfa, ex-secrétaire d'Etat chargé des statistiques et de la prospective, a déclaré, avant-hier, lors d'un colloque national sur l'attractivité fiscale et son rôle dans l'encouragement de l'investissement et la promotion de la PME, organisé par l'université Larbi-Ben-M'hidi d'Oum El-Bouaghi, à propos de la loi de finances 2016, que "malgré les contestations concernant quelques articles, j'ai bien peur que le Sénat ne puisse apporter quelque chose de nouveau", ajoutant qu'"après sa signature par le président de la République, l'on doit s'attendre à des résistances de la part de l'opposition, ainsi que de la part du mouvement associatif, notamment les associations qui défendent les droits du consommateur, pour ce qui touche le pouvoir d'achat, les augmentations de la TVA, de l'électricité, des dérivés énergétiques, etc.". Commentant les propos du ministre des Finances sur le ciblage en matière de subventions sociales, M. Messaitfa s'est dit pour "un soutien intelligent", en ce sens que les prix des dérivés énergétiques soient libérés tout en ayant une vision sociale par une prime destinée aux couches défavorisées. Il proposera, par ailleurs, une réforme fiscale qui s'articule autour de cinq points, à savoir la conception du budget de l'Etat, une loi de finances qui contient les signes d'avenir à moyen terme, une loi de finances s'étalant sur plusieurs années, la création d'un ministère délégué à la fiscalité qui aura pour mission essentielle la lutte contre l'évasion fiscale, laquelle, a-t-il précisé, est de 40% en Algérie, ajouter à cela une cellule de veille au niveau de la DG des impôts pour la capture des signes, de leur analyse, en plus des recommandations. Le troisième point est la révision des taux d'imposition en réduisant l'impôt sur le revenu tout en s'orientant sur la richesse, c'est-à-dire l'impôt sur la fortune, et enfin le modèle économétrique de fiscalité. "Il faut, a-t-il expliqué, avoir les variables qui maîtrisent de plus en plus la fiscalité." S'interrogeant si l'exonération fiscale et si les avantages fiscaux ont été efficaces et s'ils ont apporté des résultats, il dira : "Nous avons 26,3 milliards d'avantages fiscaux, ont-ils encouragé l'emploi ?" Pour lui, il faut un modèle économétrique pour chaque variante et voir l'impact. Il dira enfin que le gouvernement doit disposer d'un plan de sauvetage qui doit comporter la veille stratégique. B. N.