L'Union des mosquées de france (UMF) est une des organisations qui gère la pratique du culte musulman dans l'Hexagone. Aussitôt après les attentats du 13 novembre, elle a réagi pour condamner les attaques mais aussi afin de prévenir les amalgames et défendre l'islam. "Ce ne sont pas les mosquées qui produisent le radicalisme", insiste Mohamed Mraizika, secrétaire général de l'organisation. Le nombre dérisoire des lieux de culte visés par les décisions de fermeture (3 sur 2 400) en est la confirmation, selon lui. Comme beaucoup, M. Mraizika estime que les jeunes qui empruntent la voie du djihad ne font pas forcément un détour préalable par la mosquée. "L'endoctrinement se fait souvent à l'extérieur", dit-il. Pour autant, le secrétaire général de l'UMF estime que la conjoncture actuelle rend nécessaire la préservation des lieux de culte de l'influence de la mouvance salafiste. Pour cela, il demande une refonte juridique qui permet une plus grande transparence dans le financement des mosquées. Depuis 1905, la loi en France défend à l'Etat de donner de l'argent aux associations cultuelles. Pour pallier cette interdiction, les musulmans ont dû compter sur les donations pour construire leurs établissements religieux. Or, il est prouvé aujourd'hui qu'une partie de cet argent provient d'Arabie saoudite et du Qatar, deux monarchies réputées pour être les pourvoyeuses de la mouvance salafiste. "Il a été question de créer une fondation qui gère et contrôle les donations. Mais le projet n'a pas été réalisé", regrette M. Mraizika. D'autres moyens devaient également être mis en place pour protéger les lieux de culte, notamment à travers un choix et un encadrement plus rigoureux de la formation des imams. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Amar Kbibech, vient d'annoncer à ce propos la mise en place d'une procédure de certification des imams habilités à officier dans les mosquées. Mais cela reste insuffisant. Pour le secrétaire général de l'UMF, l'immunisation des lieux de culte passe également par une plus grande vigilance dans la sélection des membres des associations qui s'occupent de la gestion des lieux de culte. "Certaines associations sont vulnérables et se voient infiltrées par des individus aux idées obscures", explique notre interlocuteur. Celui-ci déplore la même fragilité au niveau du CFCM. Cet organe qui regroupe des organisations de différentes obédiences, manque à ses yeux d'homogénéité. "Tout ce qui est politique crée la division", regrette M. Mraizika, dont l'organisation a des liens avec le Maroc. S. L.-K.