L'association Agmud a rendu, avant-hier, un vibrant hommage au chanteur engagé Boudjemaâ Agraw et au club de la Jeunesse sportive de Kabylie à la maison de jeunes Arezki-Mansouri de Draâ El-Mizan. Outre une exposition de documents retraçant le parcours de l'artiste, une table ronde a été animée par Amar Derriche, Boudjemaâ Agraw, Miloud Mouloud Iboud et Djamel Menad, deux figures emblématiques de la JSK et du "Jumbo-Jet" des années 80. Amar Derriche a rappelé l'historique de la culture amazighe, Boudjemaâ Agraw a avoué qu'avec son dernier tube intitulé JSK negh (la JSK nous appartient), il voulait, à sa manière, éveiller les consciences et faire pression sur le président de la JSK afin que le club-phare de la Kabylie, ancré aux valeurs identitaires, revienne à ses enfants. Invité à prendre la parole, Miloud Iboud, membre du comité de soutien et de sauvegarde de la JSK, n'a pas voulu revenir sur ce qui a été mené jusque-là par les anciens joueurs et dirigeants tout comme les nombreux supporters contestataires contre la gestion du club kabyle, mais il appellera aussi bien les hommes de culture, les artistes et les supporters à revenir en force et à se dresser comme un seul homme pour éviter une descente aux enfers du club de son enfance. "Nous ne voulons ni une guerre ni une violence à l'égard de personne. Ce que nous demandons est de voir la JSK entre les mains de ses enfants et cela ne sera possible que si le président du club vient s'asseoir à la même table pour discuter des voies possibles afin d'atteindre l'objectif fixé. Il faut que tout le monde sache que la JSK traverse, depuis quelques années déjà, une situation dramatique. Que chacun de nous fasse quelque chose pour éviter la dérive. Nous cherchons donc une véritable voie de salut afin de sortir ce club de son marasme. D'ailleurs, nous avons invité le président de la JSK à venir discuter avec les hommes et les enfants de la JSK car notre seul souci est de sauver, coûte que coûte, notre cher club, la JSK. C'est notre honneur et notre dignité", clamera-t-il sous les applaudissements nourris de la nombreuse assistance. Pour sa part, Djamel Menad a abondé dans le même sens en appelant au resserrement des rangs. "Aujourd'hui, la JSK est une coquille vide. La JSK a tout perdu de ses valeurs identitaires. Le président de la JSK et ceux qui le soutiennent travaillent pour d'autres clubs. Nous avons fourni toutes les preuves et des dossiers. En vain. Il y a un blocage. Nous n'allons pas lâcher et nous allons continuer ce combat. Il est temps de se rendre à l'évidence qu'il faut des changements. Sinon, il ne restera rien de la JSK. C'est donc notre devoir de redonner à ce club son lustre d'antan", soulignera Menad dans son intervention. Au terme de cette rencontre, les organisateurs ont récompensé le chanteur et les autres invités. Les nombreux présents, eux, se sont rapprochés de Menad et d'Iboud pour leur faire part de leur vive préoccupation quant à l'avenir sombre de leur club favori, la JS Kabylie. O. G.