Dans la soirée de clôture, samedi, à la salle El-Mougar, les présidents du jury (documentaire et fiction) ont annoncé les noms des lauréats de cette édition dans les catégories "Grand prix du jury", "Prix spécial du jury", "Mention spéciale" et "Prix du public". Le film islandais Rams (Béliers) de Grimur Hakonarson, et le documentaire algérien Fi rassi rond-point (Dans ma tête un rond-point) de Hassen Ferhani, ont obtenu le "Grand prix du jury" dans les deux sections (fiction et documentaire) au 6e Fica. La soirée de clôture de cette édition du Festival international du cinéma d'Alger, dédié au film engagé (Fica), s'est tenue samedi, à la salle El-Mougar, en présence de Zehira Yahi, commissaire du festival, des membres du jury et des réalisateurs. Pour la fiction, c'est l'Islandais Grimur Hakonarson, qui a reçu le "Grand prix du jury" pour Rams (2015). Son œuvre raconte l'histoire de deux frères qui élèvent leurs moutons l'un à côté de l'autre, mais ils ne s'adressent plus la parole depuis une quarantaine d'années. Leur équilibre est mis en péril lorsqu'une maladie touche les moutons de l'un des frères. Sur le choix du critère, ce réalisateur a été récompensé "pour avoir su filmer et mettre en scène avec brio, justesse, sensibilité et beauté, la pathétique résistance entre deux frères face aux implacables lois extérieures qui menacent l'existence humaine à travers la disparition de leur précieux héritage. La lignée de leurs béliers renvoie, symboliquement, à l'héritage de ce monde menacé de disparition", a indiqué Belkacem Hadjadj, président du jury de la catégorie fiction. Concernant les autres prix, la "mention spéciale du jury" a été donnée au film Le dossier de Petrov (2014, Bulgarie) de Georgi Balabanov. Le "Prix spécial du jury" a été décerné au film intitulé Les chansons que mes frères m'ont apprises (2015, Colombie) de Chloé Zhao, et le "Prix du public" a été attribué à L'œil du cyclone (2015, Burkina Faso) de Sékou Traoré. Quant à la section documentaire, le "Grand prix du jury" a été remis à Hassen Ferhani pour son œuvre Fi rassi rond-point (2014). Ce chef-d'œuvre d'un jeune réalisateur algérien dresse le portrait de quelques employés d'un abattoir algérois où des hommes vivent en reclus dans cet établissement en côtoyant au quotidien la mort et l'odeur du sang. Les personnages sont attendrissants et très touchants. On retrouve un jeune de 20 ans, aspirant à une meilleure vie, et le philosophe "Amou" qui a consacré 30 années de son existence dans cette besogne. Sur cette distinction, le président du jury, Mehdi Lallaoui, a déclaré : "Nous sommes dans un festival du film engagé et l'engagement c'est le combat, la fraternité et la dénonciation. Mais, l'engagement c'est aussi la tendresse." Pour le doc, le jury a décidé de décerner deux "mentions spéciales" aux films Ady Gasy (2014, Madagascar) de Lova Nantenaina et Les 18 fugitives (2014, Palestine) de Amer Shomali et Paul Cowan. Le "Prix spécial du jury" a été remis à Roshmia (2014, Palestine) de Salim Abu Jabal et le "Prix du public" à deux documentaires Le bouton de nacre (2015, Chili) de Patricio Guzman et L'Homme qui répare les femmes : la colère d'Hippocrate (2015, Belgique) de Thierry Michel. Outre, les distinctions, un hommage a été consacré au réalisateur bulgare Christo Ganev qui a réalisé en 1962 un film sur l'Algérie intitulé La fête de l'espoir, dont quelques extraits ont été diffusés lors de cette dernière soirée du 6e Fica. Le public a pu notamment, assister à la projection du documentaire Demain (2015, France) de Cyril Dion et Mélanie Laurent. Cette édition, qui s'est tenue du 12 au 19 décembre, a vu la projection de 20 longs-métrages (11 documentaires et 9 films de fiction) de la Colombie, de l'Ethiopie, de l'Islande, des Etats-Unis, de la Belgique, de la Palestine... Il y a eu également au programme des tables rondes et rencontres autour du documentaire et de "la jeunesse au cœur du cinéma engagé". H. M.