Sur 90 000 commerçants légaux recensés dans la wilaya d'Oran, 2000 à 4000 d'entre eux vont grossir, chaque année, le rang de l'informel. Le directeur régional des impôts à Oran, M. Benhezil, a annoncé, hier, la réalisation de 20 marchés couverts à structure métallique qui seront affectés à leurs bénéficiaires après l'opération de recensement menée actuellement au niveau des communes de la wilaya d'Oran. Entrant dans le cadre de la résorption du commerce informel, cette mesure d'urgence vise à offrir aux commerçants illicites les moyens d'exercer légalement leur métier, a-t-on indiqué. Un autre projet de 20 marchés doté d'une enveloppe financière de 10 milliards de DA est programmé en attendant la régularisation de 13 000 autres commerçants (recensés depuis 2006) qui activent illégalement. S'agissant de la création de nouveaux débouchés dans le secteur, Boudjillali Houari, chef du bureau d'observation des marchés de la direction de commerce d'Oran, a affirmé que plus de 6088 commerçants illégaux sont dénombrés dans la wilaya d'Oran. 1 377 d'entre eux seulement ont été intégrés dans des marchés anciens et nouveaux. Il rappellera dans ce contexte que 65 marchés illégaux ont été rasés jusqu'à la date du 23 novembre 2012. "Cette opération a été stoppée par les pouvoirs publics de crainte d'un débordement de situation mais aussi pour réfléchir à des mesures idoines en prenant en compte le volet humain de ce phénomène", a-t-il souligné. "Les facteurs économique, social et culturel ainsi qu'un brusque changement de l'économie socialisante dirigée vers un système économique libéral débridé, à l'exode rural, à l'absence d'une culture commerciale chez les commerçants illicites qui se méfient de l'administration et des impôts ainsi qu'à l'échec scolaire, vecteur important de chômage, sont les causes de cette situation actuelle." Il préconise des solutions immédiates pour combattre le commerce parallèle en multipliant les projets de construction des marchés quotidiens et hebdomadaires sur la base d'une étude stratégique à long terme. Il lancera un appel à l'adresse des responsables de la direction du commerce, des impôts, des Douanes, de la police, de la Gendarmerie nationale, des opérateurs économiques légaux et illégaux pour leur association dans une nouvelle dynamique concertée pour la relance du secteur de commerce dans la wilaya d'Oran. Le même intervenant fera également part des inquiétudes des responsables du secteur concernant l'inversion de nombreux commerçants et de grossistes légalement inscrits au Centre national du registre du commerce (CNRA) vers le marché informel "pour, dira l'intervenant, ne pas devoir payer les différentes charges imposables". Enfin, il est à signaler que 90 000 commerçants sont légalement recensés dans la wilaya d'Oran qui enregistre entre 2000 et 4000 commerçants licites chaque année qui vont grossir les rangs des commerçants illégaux.