L'organisation terroriste autoproclamée état islamique, qui a reconnu avoir perdu plus de 14% des territoires conquis en Irak et en Syrie en 2015, termine mal l'année avec la reprise lundi par l'armée irakienne de la ville stratégique de Ramadi, située dans le gouvernorat sunnite d'Al-Anbar. Ainsi, considérablement affaibli par les frappes russes depuis le début du mois d'octobre en Syrie, où il a perdu beaucoup de positions, Daech a également été malmené en Irak. Il ne fait aucun doute que les bombardements de l'aviation russe ont considérablement réduit la liberté de mouvement des terroristes de Daech, tout en tarissant leurs sources de financement par la destruction de ses camions-citernes transportant le pétrole, destiné à être revendu au marché noir. En faisant le compte, l'on s'aperçoit que l'organisation d'Abou Bakr Al-Baghdadi a cédé des places fortes, notamment en Irak, où Tikrit et Sinjar ont été reconquises par les respectivement les forces gouvernementales irakiennes et les peshmergas kurdes appuyés par l'aviation de la coalition occidentale. En Syrie, Daech a perdu successivement la ville de Kobané le 26 janvier après quatre mois de violents combats, la cité antique de Palmyre le 21 mai, et Tall Abyad le 16 juin. Et le prochain objectif du gouvernement irakien est la ville de Mossoul, la deuxième ville du pays située à 350 km au nord de Bagdad et chef-lieu de la province de Ninive, qui est tombée le 10 juin 2014 aux mains de l'Etat islamique, lequel en a fait la capitale de son "califat". Une chose est sûre, le Premier ministre Haïder Al-Abadi a affiché sa détermination à se débarrasser de cette organisation terroriste en déclarant dans un discours télévisé après l'annonce de la libération de Ramadi : "Si 2015 était une année de libération, 2016 sera celle des grandes victoires qui mettront fin à la présence de Daech en Irak." Il faut rappeler que la reconquête de Ramadi est intervenue après plusieurs mois de préparatifs de l'armée irakienne, qui avait resserré l'étau autour des terroristes avant de reprendre progressivement des secteurs de la cité, avec le soutien crucial des frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Si la pression sera aussi intense sur les positions de Daech en 2016, notamment avec les bombardements des forces occidentales et russes en Irak et en Syrie, et si ses ressources financières continuent à se tarir, l'organisation terroriste "Etat islamique" aura du mal à résister. M. T.