L'enquête de la Gendarmerie nationale a fini par mener à l'inculpation de cinq responsables de la Cnan. Le 15 novembre dernier, la baie d'Alger agitée ce jour-là par une furieuse tempête engloutit le Béchar et 17 marins se trouvant à bord. Quelles en étaient les raisons ? Vétusté du navire, erreur humaine, ou force des vents ? Une vive polémique a éclaté au lendemain de la catastrophe. Le P-DG de la Cnan, le syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) et certains commandants de bord, qui avaient refusé de diriger les carcasses de bateaux en ruine se jettent la balle. Dans un communiqué rendu public quelques jours après le drame, le syndicat des marins enfonce les responsables de la Cnan. Entre autres accusations, la lenteur des sauvetages et la négligence de l'état des navires. Répondant au ministre des transports qui a déclaré à la chaîne III que “le Batna était chargé de fret et que le Béchar ne pouvait manœuvrer correctement car vide”, le Snomar affirmait que “le premier bateau était hors d'exploitation sans aucune marchandise à bord depuis trois ans et demi, et le second a maintes fois effectué, vide, de longs voyages par mauvais temps, sans pour autant que sa capacité manœuvrière en soit affectée”. La déclaration a fait des vagues à la Cnan. La direction générale de l'entreprise n'a pas tardé à réagir. Pour elle, “le Syndicat en question est constitué essentiellement d'un groupe d'officiers revanchards et non représentatifs de la masse des officiers de la Cnan”. Ils tentent, souligne-t-elle encore, “de manipuler l'opinion publique”. Devant cette cacophonie sur les raisons du naufrage, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, qui précisait sur les ondes de la chaîne une que les responsabilités dans la catastrophe étaient à chercher ailleurs que dans les négligences humaines, se résigne à l'installation d'une commission d'enquête pour déterminer les circonstances et les causes des événements survenus au port d'Alger. De son côté, le parquet d'Alger ordonne l'ouverture d'une information judiciaire pour circonscrire les raisons du dramatique naufrage. Les familles des victimes, étonnées par les déclarations impromptues du P- DG de la Cnan, Ali Koudil, qui affirmait que “le commandant du navire le Béchar n'avait informé la capitainerie qu'après avoir perdu le contrôle et lorsque les remorqueurs de l'Epal sont arrivés, c'était trop tard”, étaient décidées à leur tour à déposer plainte pour situer les responsabilités dans la tragédie du Béchar. Les premiers résultats, révélait une source à notre confrère El Watan, indiquaient que la responsabilité dans la catastrophe du port d'Alger était partagée. Hier, ce sont cinq responsables de la Cnan, parmi eux le P-DG, Ali Koudil, qui ont été inculpés dans cette affaire et mis sous mandat de dépôt. K. D.