En dépit de l'insécurité qui règne de l'autre côté des frontières, les Algériens se sont rendus massivement en Tunisie pour les fêtes du nouvel an. C'est ainsi que les deux postes frontaliers d'Oum T'boul et d'El-Ayoun (daïra d'El-Kala), à El-Tarf, ont été mis à rude épreuve par le flux inattendu de voyageurs. En effet, plus de 10 000 entrées en territoire tunisien ont été enregistrées durant les trois derniers jours précédant le 31 décembre 2015. Samedi encore, de nombreux citoyens venant des wilayas limitrophes repérables à l'immatriculation de leurs véhicules se bousculaient pour regagner une des villes tunisiennes situées sur la bande frontalière ou carrément Tunis, Sousse, Nabeul, Hammamet, etc. Les formalités de passage, contrairement aux années précédentes, se sont améliorées de plus de 70%. Les voyageurs peuvent ne pas descendre du véhicule, car ce sont les agents aux guichets d'entrée qui font le travail à leur place. Selon les responsables aux deux postes frontaliers d'Oum T'boul et d'El-Ayoun, des dispositions pour faciliter le passage des voyageurs ont été prises, des brigades de douaniers et de policiers sont mobilisées. Les Tunisiens, de leur côté, font face en traitant avec beaucoup d'égards les formalités de passage. Toutefois, les automobilistes ont, une fois de plus, dénoncé la taxe imposée par les Tunisiens aux chauffeurs. Ces derniers souhaitent que cette taxe de quinze dollars, équivalant à environ trois mille dinars, soit supprimée en particulier pour les Algériens. En avril dernier, les autorités tunisiennes avaient annoncé sa suppression, mais cela n'a jamais été appliqué. Toujours selon notre source, des citoyens abandonnent aux frontières leurs véhicules chez des amis et se rendent dans les villes tunisiennes voisines en empruntant le louage qu'on retrouve juste après le poste de police tunisien de Babouche, à une dizaine de kilomètres d'Aïn Drahem.