Ce 27 septembre dernier, à 19h, un citoyen de la ville d'Azazga, S.T., a emmené son épouse à la maternité de l'hôpital Lounes Meghnem pour accouchement. En l'absence d'un gynécologue, le couple est orienté vers le point de garde H/24 de la clinique Sbihi de Tizi Ouzou (37 km). A la clinique Sbihi, où elle a été évacuée à bord du véhicule de son mari, la parturiente est renvoyée, lui «diagnostiquant» qu'elle n'accouchera pas ce jour. Convaincu par les permanents du service gynécologie de la clinique, le couple rentre à Azazga. A la maison, et vers 22h, la situation se complique. Evacuation encore à l'hôpital Meghnem d'Azazga pour la seconde fois. Constatant l'urgence, la parturiente est reconduite aussitôt à bord de l'ambulance de l'hôpital vers la clinique Sbihi de Tizi Ouzou où elle a été admise et accoucha normalement, dira son époux. Ce dernier, qui a vécu des moments d'extrême tension devant la défaillance du système de santé publique, se demande pourquoi ne dote-t-on pas la structure de santé de la région d'Azazga, qui prend en charge pas moins de trois daïras, en gynécologues obstétriciens. Heureusement pour sa femme, ajoute notre interlocuteur, que cela s'était passé de nuit, autrement, avec l'embouteillage sur la RN12, durant la journée, le pire aurait pu arriver. L'autre interrogation aussi est le fait qu'il a fallu deux évacuations dans la même nuit pour être admise au service d'obstétrique de la clinique Sbihi, imposant des allers et retours éprouvants et périlleux pour la parturiente. A la direction de l'hôpital d'Azazga, on nous apprend que des gynécologues sont conventionnés avec l'établissement. «Nous n'aurions pas hésité à les appeler si c'était un cas d'extrême urgence», nous a-t-on affirmé sur place. L'absence de couverture médicale spécialisée, notamment en obstétrique, demeure un problème qui semble insoluble pour les autorités sanitaires, causant régulièrement des frayeurs et des épreuves aux parturientes et à leurs familles.