Les kidnappings d'enfants prennent des proportions alarmantes en Algérie. Cette situation a amené le 2e commandement régional de la Gendarmerie (Oran), par la voix de son commandant, le général Tahar Othmani, à dévoiler, hier, dans une conférence de presse, les facettes du dispositif préventif de lutte contre ces actes. Encore au stade d'enrichissement, la mouture du premier plan de sauvetage des enfants kidnappés élaboré a été développée par l'intervenant. Dénommé plan "Maname", ce dispositif qui s'articule sur la prévention et la répression, vise à intervenir en temps réel pour sauver les potentielles victimes. Ainsi, les canevas perfectibles du plan reposent sur la présence continuelle des services de sécurité, la surveillance constante des établissements scolaires, les maisons de jeunes, les maternités et les centres de loisirs. "Ce plan, qui sera soumis aux différentes unités de la Gendarmerie à l'ouest du pays, concerne la protection en amont des enfants de leurs ravisseurs, faire avorter les desseins des kidnappeurs, faire participer tous les acteurs sociaux aux opérations de recherche afin de rendre dans les meilleurs délais l'enfant kidnappé à sa famille sain et sauf", a affirmé le général Othmani. Il mettra en exergue l'apport des sociologues, des psychologues, des forces de sécurité et des autorités locales dans l'élaboration de ce plan qui fera l'objet d'une généralisation à l'échelle nationale en cas de réussite. Les quatre conditions supportant le plan sont les indices devant prouver qu'il s'agit d'un kidnapping, l'âge de la victime mineure (moins de 18 ans), l'accord du père ou du tuteur de la victime et, enfin, écarter toute information susceptible de constituer un danger pour l'enfant enlevé. Selon l'intervenant, le plan "Maname" dans son volet préventif (police administrative) et de secours (police judiciaire), est de nature à permettre de distribuer avec précision les missions de sauvetage aux commandants des unités, qui auraient mis à contribution des exercices d'intervention sur le terrain selon des scénarios préétablis. Une autre mesure concernant les enfants fugueurs sera adoptée par le plan. Il s'agit d'un fichier où seront recensés les enfants fugueurs réguliers. On apprendra également que le déclenchement des opérations de recherche sera limité aux premières heures. La mouture du nouveau plan anti-kidnapping a été transmise à la commission de sécurité de wilaya élargie au procureur général à l'effet d'y apporter des mécanismes supplémentaires. K. REGUIEG-ISSAAD