Un programme d'activités visant à développer la filière avicole en Algérie a été adopté, hier à Alger, par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et des professionnels de cette filière. Le programme, qui devrait être définitivement arrêté dans les prochains jours, a été mis au point lors d'une rencontre organisée à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inraa) et fera office de feuille de route pour le plan de développement du secteur pour l'année 2016, a-t-on affirmé lors de la rencontre. Les animateurs de cette rencontre suggèrent, dans ce programme d'activités, de lancer une opération de recensement national visant à identifier les acteurs de l'informel dont la production couvre la majorité des besoins en matière de viande blanche et d'œufs. À cet effet, le président du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, Kalli Elmoumane, a indiqué que "70% du marché est couvert par les acteurs de l'informel", rappelant que "l'informel représente le principal souci des professionnels actuellement". À noter que le nombre d'aviculteurs légalement reconnus est de 22 000 opérateurs. Dans leurs recommandations, les professionnels du secteur ont appelé à une meilleure régulation des importations des intrants nécessaires à l'élevage, notamment le maïs et le soja, au lieu "d'une réduction drastique des importations". Le maintien des importations à un niveau "acceptable" est nécessaire, selon eux, pour encourager certains producteurs à investir dans la transformation. Encourager l'investissement dans la transformation, à travers des dispositifs d'aide, a été également recommandé par les professionnels de la filière. La formation des aviculteurs, la facilitation d'obtenir l'agrément sanitaire et la création d'un fonds de garantie grâce à des apports consentis par les aviculteurs sont d'autres points proposés dans le programme d'activités. Il a été aussi question de déployer des efforts essentiellement pour lutter, dans l'immédiat, contre trois pathologies animales, à savoir la grippe aviaire, la maladie de Newcastle et la salmonellose. Les participants à la rencontre ont également préconisé la généralisation des techniques modernes au profit des aviculteurs, de leur faciliter l'accès au crédit et de les tenir au courant concernant les produits d'assurance disponibles et dont la communication "semble faire défaut". Le conseiller du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Omari Cherif, a tenu à préciser que le problème de la filière avicole n'était pas lié à sa capacité de production, mais avait plutôt trait à son organisation. La productivité de cette filière dans ses segments viandes blanches et ponte "est très importante", a souligné M. Cherif, ajoutant que la production de viandes blanches a dépassé les 700 000 tonnes en 2015. La production d'œufs a atteint, durant la même année, 60 millions d'unités, a-t-il ajouté. "Ce chiffre dépasse de trois fois les besoins du marché national", a affirmé ce responsable, signalant que, pour l'Algérie, l'exportation n'était pas une option à exclure. Cependant, la priorité pour le moment est de "réguler le marché en mettant à contribution un ensemble d'acteurs incluant les professionnels", a-t-il affirmé. Evoquant les acteurs de l'informel, M. Cherif a souligné que ces derniers sont des producteurs "algériens qui alimentent le marché, mais qui devraient être accompagnés pour intégrer le circuit légal". La rencontre organisée à l'Inraa s'est, par ailleurs, déclinée en quatre ateliers thématiques en rapport avec les questions du développement et de la régulation de la filière, de la santé animale, de l'investissement et de l'organisation professionnelle. Elle fait suite à une réunion tenue, le 31 décembre dernier, entre le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, et des professionnels de la filière. R. N./APS