Le groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN) mène campagne à l'Assemblée populaire nationale (APN), en perspective du vote du projet de révision de la Constitution, mercredi 3 février 2016, par les deux chambres du Parlement réunies. Selon le chef du groupe FLN, Mohamed Djemaï, plusieurs réunions ont été tenues, hier, avec différents représentants de partis politiques à l'Assemblée. "Nous nous sommes d'abord réunis ce matin (hier, ndlr) avec le groupe parlementaire du RND. Nous sommes, bien entendu, d'accord sur le principe du vote en faveur de l'adoption du projet de révision de la loi fondamentale. Ensuite, nous nous sommes regroupés avec des députés indépendants pour les convaincre de voter pour l'adoption", fait-il savoir. Selon Mohamed Djemaï, son groupe a pris contact, pendant l'après-midi, avec des représentants de partis politiques qui n'ont pas le nombre de députés requis pour constituer un groupe parlementaire. "Il faut savoir qu'il y a plus de trente formations politiques à l'APN, et certains partis ont une faible représentativité. Nous avons pris attache avec les députés de chacun de ces courants politiques pour leur expliquer pourquoi il est impératif de voter en faveur de l'adoption de la nouvelle Constitution...", ajoute-t-il. Le groupe parlementaire du FLN a pensé aussi à contacter les représentants de l'opposition au sein de l'APN pour tenter, encore une fois, de les convaincre. "Nous avons contacté les groupes parlementaires du FFS, du PT, mais aussi de l'Alliance de l'Algérie verte. Nous leur avons expliqué qu'il y a tout de même des avancées dans le nouveau texte fondamental où, d'ailleurs, certaines de leurs revendications ont été prises en considération, à l'exemple de la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel, l'officialisation de tamazight et l'interdiction de la transhumance politique au Parlement. L'opposition ne peut pas continuer à revendiquer des choses et s'y opposer dès lors que leurs doléances sont prises en charge. Nous leur avons donné des arguments, ils sont libres dans leur décision, mais s'ils votent contre l'adoption du texte, l'histoire va les condamner...", souligne Mohamed Djemaï. Par ailleurs, et à la question de savoir si le groupe FLN ne va pas voter à contrecœur, puisque l'article 51 relatif aux binationaux y figure toujours malgré les réserves du SG du vieux parti, Amar Saâdani, M. Djemaï estime que tout n'est pas encore perdu. "Pour le FLN, le problème de l'article 51 ne se pose plus. Le président de la République a pris en considération nos réserves et a procédé à l'élargissement de cette disposition lors du dernier Conseil des ministres. Et comme une loi organique viendra définir les postes de responsabilité auxquels n'ouvrent pas droits les binationaux, le FLN, qui a la majorité à l'APN, fera le nécessaire pour imposer son avis sur la question. Nous pensons qu'il est contradictoire de demander, d'une part, aux Algériens établis à l'étranger de rentrer servir leur pays, et de les bloquer, d'autre part, par une telle disposition discriminatoire. Personne n'a le droit de juger et de douter du patriotisme des Algériens et empêcher ainsi le pays de profiter de leurs compétences", a-t-il conclu. Mehdi Mehenni