Lors du vote du projet de révision constitutionnelle par le Parlement, les députés du Front national algérien (FNA) seront divisés entre l'abstention et le vote en faveur des amendements. Douze parlementaires de ce parti qui en compte 28 après qu'il eut été rejoint par six adhérents des petits partis, ont décidé d'aller à l'encontre de la consigne de vote du président du parti, Moussa Touati. Cette option est le résultat d'une réunion houleuse ayant regroupé samedi dernier à 17h au siège national du parti, le président du FNA, Moussa Touati, 9 membres du bureau national et 15 députés, à la demande de ces derniers. Les députés présents ont donc décidé à la majorité de voter en faveur du projet de révision constitutionnelle pour lequel les deux chambres du Parlement sont convoquées. Ils ont motivé leur position, dans un communiqué signé par Mohamed Behammou, ancien président de la commission de transport de l'APN, par le souci de «préserver les acquis de sécurité et de stabilité des institutions, de ne pas bloquer le développement global du pays, le parachèvement de l'édification d'une Algérie moderne et la défense des symboles de la révolution de Novembre et le soutien à la promotion de la femme visant à lui donner les mêmes droits politiques que les hommes dans la participation politique, l'ancrage de la démocratie et du pluralisme, de ne pas déstabiliser le pays et de préserver la ligne politique du parti». Plus explicite, le député Mohamed Behammou, qui parlera au nom du groupe de députés, précisera que le choix des députés est dicté par le modus operandi du vote à l'Assemblée, qui se fait article par article, suivant chacun des thèmes, à savoir les symboles de la révolution, la promotion de la femme : «Etant un parti révolutionnaire et ancré dans la société, il ne pouvait voter contre l'un ou l'autre des articles.» Pourtant, le représentant des députés s'est inscrit en faux contre toute tentative d'assimiler l'action de son groupe à un cas d'indiscipline. Rappelant que la réunion susmentionnée était «houleuse, transparente et responsable», M. Behammou indiquera que Moussa Touati s'est présenté avec un communiqué proposant de revenir sur la position initiale du parti : du refus du projet de révision de la Constitution à l'abstention. Cela est motivé par le refus de la motion adressée au président de la République dans laquelle il réclame un vote à bulletin secret. Il précisera qu'aucun des députés n'a exprimé son avis, car le temps pressait, et que, de tous les députés, seul le président du groupe parlementaire a décidé de se conformer à la décision de la direction. Ce que confirmera de vive voix Saad Laarous, président du groupe parlementaire, en indiquant que «les députés sont libres de voter et de ne pas s'en tenir aux consignes du parti». En tout état de cause, les députés réfractaires tiennent à souligner qu'ils comptent rester dans le parti, exprimant le vœu que «Moussa Touati demeure le président du FNA et s'engage dans la course à la Présidence non pas en tant que lièvre mais en tant que candidat». Il poursuivra en affirmant que son groupe vise à «éclairer le président du parti, non pas à le déstabiliser» : «Si, dans le passé, le président décidait à lui tout seul, maintenant nous considérons que la conjoncture particulière nécessite que soient consultés les cadres du parti». «Nous, les cadres de ce parti, portons un projet de société et aspirons à un changement profond, mais, jamais nous ne toucherions à la stabilité du pays», a-t-il affirmé, arguant que «les députés du parti veulent constituer une opposition constructive qui n'hésite pas à critiquer et à mettre le doigt sur les incompétences». A. R.