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Crédit à la consommation : instrument de sauvegarde du pouvoir d'achat ou de promotion de la production nationale ?
EN TOUTE LIBERTE
Publié dans Liberté le 04 - 02 - 2016

Après de longues hésitations de la part des pouvoirs publics, le système du crédit à la consommation a été finalement remis en place à la faveur de l'article 88 de la loi des finances pour 2015. Quels objectifs sont attendus par les promoteurs de cette politique publique ? Que peuvent en attendre les agents les plus concernés : banques, ménages et entreprises? S'agissant des premières, elles se retrouvent, dans ce schéma dans une situation de neutralité parfaite. Pour la simple raison que leurs prêts ne sont pas accompagnés de taux bonifiés et la solvabilité et les défauts de paiement sont garantis par la Centrale des risques mise en place par la Banque d'Algérie. Ceci dit, Il faut rappeler que l'une des raisons majeures ayant retardé la mise en œuvre avait été la difficulté de fixer un taux acceptable d'intégration des produits éligibles et ensuite d'en procéder au calcul pour valider les listes proposées. Au final, les pouvoirs publics, devant la difficulté de l'opération, les pressions des entrepreneurs locaux et étrangers qui risquaient d'en être exclus et le nouveau contexte de crise, ont préféré botter en touche. Exit donc le niveau minimum d'intégration pour que le produit soit éligible au crédit à la consommation. Il suffit que le produit soit assemblé en Algérie. Afin de mesurer l'ampleur des changements introduits par rapport au projet initial, rappelons au lecteur la position première sur la question. Le groupe de travail, mis en place par la tripartite de 2013, chargé de la promotion de la production nationale, n'avait retenu que les produits des entreprises algériennes dont "le taux d'intégration quantifiable appréciable est égal ou supérieur à 40%", précisant par ailleurs que la liste "sera arrêtée par les organisations et les administrations compétentes". Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. La crise de 2014 s'est durablement installée, ce qui a sensiblement changé la donne. La nouvelle urgence pour les pouvoirs publics est de stabiliser le front social dans un contexte de rationalisation puis de coupes budgétaires, y compris dans les transferts sociaux. Premier dossier ouvert : celui de l'énergie. Ainsi le crédit à la consommation mis en place en ce début d'année 2016, est redevenu un instrument de sauvegarde du pouvoir d'achat. Mais pour autant peut-on affirmer que ces effets sur la croissance du secteur industriel seront négligeables ? Eléments de réponse à travers l'analyse des sept gammes de produits "sélectionnés". Les critères de choix ont privilégié les gammes de la production nationale déjà fabriqués en Algérie mais soumis à la rude concurrence des produits importés. On y retrouve ainsi une filière regroupant les appareils électriques, électroménagers et électroniques y compris les tablettes et smartphones, les véhicules et cycles à moteur de la filière automobile, les produits d'ameublement, ceux des textiles et cuirs et enfin les matériaux de construction (céramique et céramique sanitaire). Première observation il serait intéressant pour les économistes de croiser cette liste avec celle annoncée des produits importés soumis à licence d'importation afin d'évaluer la cohérence des politiques publiques de substitution aux importations et in fine l'impact de ces dernières sur la diversification économique. Cela même si la liste des produits éligibles au crédit de consommation est plus restreinte car elle ne concerne que ceux qui sont consommés par les ménages. Exemple d'un produit commun que j'ai repéré dans les deux listes : les véhicules automobiles. Crédit à la consommation pour les clients des véhicules montés localement d'une part et licences d'importation pour les véhicules importés d'autre part, la boucle est bouclée. Les conditions de promotion de la filière automobile sont à présent réunies. Autre exemple : les matériaux de construction tels que produits de la céramique et de la céramique sanitaire. Sans préjuger du contenu de la liste définitive je souhaite pour ma part que les produits d'ameublement, éligibles au crédit à la consommation, se retrouvent également dans la liste des produits soumis à licence d'importation. Cette proposition est faite pour éviter que notre filière menuiserie soit laminée à l'instar de celle du Sénégal qui produit massivement du bois qu'il exporte et dispose d'une tradition bien établie en la matière. Donc affaire à suivre, compte tenu des résultats obtenus et du caractère évolutif de ces deux listes qui doivent forcément s'adapter aux signaux du marché. En résumé, on voit bien qu'en plus de la sauvegarde du pouvoir d'achat des ménages, le dispositif du crédit à la consommation produira des externalités positives sur le processus de diversification économique pour autant que la cohérence avec les autres dispositifs soit recherchée. Mais permettez-moi, chers lecteurs, de conclure non pas par le crédit à la consommation mais par le crédit à l'investissement. Une bonne nouvelle est tombée en ce début d'année 2016 celle du démarrage du projet du grand port Centre sur financement concessionnel chinois alors que beaucoup estimaient qu'il allait être annulé. Un projet identique a été lancé à Djibouti, comme me l'a confirmé Aboubakr Omar Hadi, président de l'Autorité des ports et zones franches, que j'ai rencontré la semaine dernière à Addis-Abeba. Il a obtenu pour sa part de la Chine un crédit concessionnel de 2% sur 20 ans avec 7 ans de délai de grâce. Ceci étant, un de nos meilleurs économistes a exprimé, la semaine dernière à Alger, ses inquiétudes sur les conditions du retour à l'endettement du pays. Le recours au crédit concessionnel est déjà un élément à verser à ce débat à ouvrir. Rapidement car l'autre "Centrale à risques" qu'est la réserve de change voit sa déplétion s'accélérer.
M. M.

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