La commission qui englobe les ministères de l'Industrie et du Commerce va se réunir le 13 février prochain pour arrêter les quotas à importer pour chaque marque et pour chaque modèle. Le ministère de l'Industrie et des Mines a enregistré, mercredi dernier, 36 demandes de licences d'importations de véhicules neufs. Ouverte du 14 janvier au 3 février, cette démarche a enregistré une forte affluence au département de Bouchouareb qui, selon nos sources, a buté sur des allers-retours incessants pour les concessionnaires automobiles pour pouvoir déposer un dossier aussi compliqué et basé sur des variantes jamais indiquées par le gouvernement. En effet, seulement 36 concessionnaires ont pu ramasser les documents exigés par la commission d'attribution des quotas alors que les autres concessionnaires ont été exclus de facto dès qu'ils n'ont présenté aucun sésame leur permettant de subsister sur un marché en pleine réforme. Ainsi, on notera l'exclusion de 180 concessionnaires multimarques, à l'exception de Cima Motors qui a tiré son épingle du jeu, et d'une vingtaine de marques qui n'ont pas pu justifier leur présence sur le marché algérien. Pour cause, le nouveau cahier des charges exige des concessionnaires d'établir des commandes directes chez le constructeur, avant d'acheminer le produit sur le sol algérien. Or, les constructeurs ont tenté de déjouer le cahier des charges et le système des licences d'importation en multipliant les représentants, et ce, en offrant cette possibilité de vendre n'importe quelle marque, arguant que la législation algérienne ne garantit pas l'exclusivité hors franchises. Par ailleurs, une source sûre a confié à Liberté que le gouvernement vient de revoir à la baisse le quota des véhicules à importer. En ce sens, alors que le marché était plafonné à 152 000 véhicules neufs, les importateurs apprennent à leur insu que ce quota a été réduit à 135 000 unités. La raison : une note de la Banque d'Algérie précise que les personnes physiques et morales peuvent importer des voitures neuves sur présentation d'un cahier des charges répondant à un avis d'appel d'offres ou encore un justificatif faisant valoir la nécessité du produit au profit du particulier ou d'une entreprise. Du coup, les concessionnaires perdent 17 000 unités sur des importations déjà plafonnées, au grand dam d'une activité en baisse de 37%. Autrement dit, les 36 concessionnaires devront se livrer une bataille de coulisses et de lobbying pour pouvoir maintenir leurs parts de marché déjà en chute libre. "Nous avons déposé tous les dossiers, mais le ministère a failli tout rejeter. Il fallait un travail de fourmi pour qu'on réussisse, enfin, à convaincre l'administration que nous sommes éligibles à la licence que nous avons demandée. On a souffert le martyre ! Après, on nous a exigé de fournir des pièces sur les finitions de chaque modèle de voiture à importer. Là aussi, il aura fallu une gymnastique pour présenter les documents", dira un représentant d'une marque européenne. À la question de savoir si tous les concessionnaires auront droit à cette licence, notre source révélera que la commission mixte, qui englobe les ministères de l'Industrie et du Commerce, devra se réunir le 13 février prochain pour arrêter les quotas à importer pour chaque marque et pour chaque modèle. Après, les importateurs devront prendre leur mal en patience, d'ici juin prochain, pour obtenir ladite licence. FARID BELGACEM