Résumé : Le vieux Aïssa promet à Amar de l'aider à récupérer ses biens. Il lui proposera aussi son hospitalité. Amar ne pouvait refuser. La vieille Tassadite le reçoit à bras ouverts et semble heureuse de le revoir au village. Elle sert le café et dépose des tranches de galettes devant le jeune homme. Amar met un sucre dans sa tasse et se met à touiller son café, puis mord dans la galette croustillante à souhait : -Hum ! Elle est exquise cette galette. Tassadite sourit : -Et comment donc ? Nous sommes des spécialistes dans sa confection dans la famille. Elle jette un coup d'œil alentour et rajoute d'une petite voix : -C'est ma fille Aïcha qui la prépare. Il y en a pas de meilleure que la sienne au village. -Aïcha ? -Oui, ma fille aînée. Elle avait tout juste quatre années lorsque tu avais quitté le village. Amar se rappelle alors de la petite fille qui accompagnait sa mère à la fontaine et tombait souvent en entraînant dans sa chute sa petite cruche en poterie. -Oh ! Aïcha ! Oui, oui, je me rappelle bien d'elle. Elle a dû grandir entre-temps. Aïssa et Tassadite se mettent à rire : -Grandir ? Bien sûr qu'elle a grandit. Elle est devenue une belle femme aujourd'hui. -Elle n'a pas réussi sa scolarité, mais pour ce qui est des travaux ménagers, elle est championne, précise Tassadite. -Moi aussi j'ai dû abandonner ma scolarité très tôt, lance Amar avec un pincement au cœur. Aïssa le rassure : -Les études ne sont pas tout dans la vie, mon fils. Nous aurions aimé te voir aller plus loin dans ton cycle scolaire. Hélas ! Les circonstances ont fait que tu as dû quitter les bancs de classe plus tôt que prévu. Je me rappellerai toujours de la fierté de ton père lorsqu'il t'avait acheté ton premier cartable pour t'accompagner à l'école du village. -Oui. J'étais très assidu, et les enseignants prévoyaient un grand avenir pour moi. -Tu pourras réussir dans ta vie active et rattraper le temps perdu. Quelqu'un pousse la porte d'entrée. Une silhouette se faufile à l'intérieur de la maison. Amar est subjugué. Une jeune et jolie fille se dressait devant lui. Aïssa fait les présentations : -Ma fille Aïcha. Aïcha je te présente Amar. C'est le fils de nos anciens voisins et amis. Ta mère a dû te parler de lui . Aïcha rougit, mais reprend vite son assurance pour lancer : -Je ne m'en souviens pas. Mais sois le bienvenu parmi nous, Amar mon frère. -Merci ma sœur. -Tu as récupéré tout le linge tendu dehors ?, demande Tassadite à sa fille. -Oui mère. J'ai ramassé le linge et j'ai même fait une autre lessive cet après-midi. -Très bien ma fille. Si tu n'as rien prévu d'autre, tu vas devoir nous préparer le dîner. -Oui, bien sûr... Amar sera des nôtres ? -Et comment ? C'est notre invité de marque, et nous allons même égorger une poule en son honneur. Montre-lui donc que tu sais préparer un couscous comme pas une. Aïcha baisse la tête et se dirige vers un coin de la pièce pour prendre des légumes, avant de s'asseoir pour les éplucher. Amar l'avait suivie des yeux. La jeune fille était d'une beauté à couper le souffle. -Je vais chercher une poule pour l'égorger, lance Tassadite en se levant. Aïssa dépose sa tasse de café et propose : -Amar, allons faire un tour au village. Il y a des gens qui seront heureux de te revoir mon fils. Le dîner se déroule dans une bonne ambiance. Aïssa ne cessait de raconter les anecdotes du village tout en donnant des nouvelles de certaines familles dont Amar se rappelait bien. Aïcha avait préparé un succulent couscous, mais s'était retirée aussitôt le service terminé pour manger avec sa mère dans un coin de la grande pièce. Les hommes mangeaient entre eux, lorsqu'il y a un étranger. Cependant, Amar ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil discrets à la jeune fille. Tassadite qui avait surpris son regard se sentit plus que jamais fière de sa fille. Un si bel homme comme Amar ne pouvait passer inaperçu auprès de la gent féminine, et s'il s'intéresse à Aïcha, c'est qu'il ne va pas tarder à demander sa main. Mais il ne faut pas brûler les étapes, se dit-elle. Ce jeune homme est pour le moment préoccupé par les biens de sa famille, et ne possède pas encore les moyens requis pour fonder un foyer. (À suivre) Y. H.