"Le régime ne mérite plus la moindre concession. Le peuple lui a donné toutes ses chances et le mieux que ses tenants trouvent à faire c'est de se lancer dans une guerre de clans larvée et digne des films de la mafia", a soutenu Makri. Intervenant au cours d'un meeting populaire animé, hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, le président du HMS, Abderrezak Makri, n'a pas hésité à imputer la responsabilité de l'échec et de la crise que vit le pays au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. "Depuis l'arrivée de Bouteflika à la Présidence, on ne cesse de nous parler du programme du Président, il avait toutes les prérogatives et il nommait qui il voulait là où il voulait, et maintenant que la crise est là, on nous dit qu'il n'est pas responsable. Si, Bouteflika est le premier responsable de l'échec et de la crise que vit le pays", a déclaré Abderrezak Makri, non sans revenir sur la cagnotte de 800 milliards de dollars dépensée pour, dit-il, "nous retrouver en plein dans la crise aux premiers soubresauts du marché de l'énergie". "Ils ont dépensé 800 milliards de dollars, de quoi couvrir tout le territoire national de billets, et ils viennent nous expliquer, en 2016, que la rente du pays provient à 98% des ressources énergétiques, que l'Algérie ne dispose en tout et pour tout que de 200 entreprises économiques et que la croissance économique des pays voisins est meilleure que la nôtre. Qui en est responsable si ce n'est le pouvoir, à sa tête Bouteflika ?", dira-t-il avant d'expliquer que l'Algérie vit du Fonds de régulation qui va être à sec fin 2016 et des réserves de change qui vont s'épuiser avant fin 2018. Pour Makri, "le régime ne mérite plus la moindre concession. Le peuple lui a donné toutes ses chances et le mieux que ses tenants trouvent à faire c'est de se lancer dans une guerre de clans larvée et digne des films de la mafia". Ce qui intéresse le pouvoir, c'est juste son maintien, et c'est à cela qu'il vient justement de consacrer la nouvelle Constitution. "La nouvelle Constitution consacre une monarchie moyenâgeuse absolue où le roi a toutes les prérogatives et où personne ne peut lui demander des comptes. Le reste est juste une manière d'humecter le peuple de quelques droits qu'il présente comme des privilèges", a résumé Makri, tout en réaffirmant son rejet de la nouvelle Constitution dans laquelle, dit-il, "le seul point positif est l'officialisation de tamazight" qu'il a appelé de ses vœux à hisser au même rang que la langue arabe. Tout en estimant que "le régime est une menace pour le nationalisme en bafouant son fondement : la citoyenneté", Makri n'a pas manqué de tailler des croupières au RND auquel il dénie tout droit de "surenchérir sur la lutte antiterroriste". "Le RND est né en 1997 d'une fraude électorale, et à cette époque, le terrorisme était déjà presque terminé après les accords entre l'armée et l'AIS, et aujourd'hui, il fait la surenchère sur le sang des patriotes qui ne sont pas les leurs", a-t-il déclaré, non sans estimer que le régime a peur d'une opposition forte. "Le pouvoir s'est toujours nourri de nos querelles idéologiques, et maintenant que nous sommes unis par l'objectif des libertés et de la démocratie, il surfe sur la crise économique et sécuritaire aux frontières", a expliqué l'orateur, tout en soulignant que "l'opposition sait faire la différence entre le régime et l'Etat" et en soutenant que "des jours sombres attendent le régime". S'agissant de la prochaine rencontre de l'Icso, Makri a annoncé que ce pôle d'opposition sera intégré par 10 à 13 entre nouvelles personnalités et partis politiques. Samir LESLOUS