"Ce n'est pas en écrivant au «Point » ( magazine hebdomadaire français, ndlr) ou à La Repubblica (quotidien italien, ndlr) qu'on devient un grand écrivain". Ce sont l'une des "appréciations" lâchées par l'écrivain Waciny Laredj, à propos de Kamel Daoud, lors d'une vente-dédicace qui a eu lieu lundi dernier à la librairie "Tout pour l'Algérie", à Zeralda (Alger). Liberte-algerie.com y a assisté et a posé plusieurs questions au lauréat, en mai 2015, du prix littéraire "Qatara" du roman arabe . Toujours concernant l'auteur de "Meursault, contre-enquête", Waciny Laredj n'hésite pas à le critiquer "Je ne crois pas que Kamel Daoud ait une pensée libre" tout en ajoutant qu'il serait manipulé par les médias français." J'ai pris position avec Kamel Daoud lorsqu'il a été menacé de mort par un islamiste, juste après la sortie de son roman" précise Waciny Laredj avant de préciser qu'il n'avait pas aimé l'article sur les réfugiés de Cologne , "il n'a pas besoin de ça, je crois qu' il a été consacré si vite, qu'il faut qu'il garde ça, car ensuite ça devient de la manipulation".
"Sansal, l'islamophobe"! Boualem Sansal était également au menu de l'entrevue accordée à Liberte-algerie.com. M.Laredj, l'auteur de "2084, le dernier Arabe" (sorti en décembre 2015) estime que son (celui de Sansal) dernier roman , au titre presque similaire, "2084: la fin du monde" (sortie en France, en août 2015, ndlr) verse dans une certaine haine de l'islam .Il déclarera: " Il est plutôt viré sur une certaine islamophobie, c'est son choix, mais en lisant son roman je vois que ça ressemble malheureusement à "Soumission" de Michel Houellebecq, on est toujours dans la même logique, "faite attention, les musulmans sont là" si vous dites ça en Europe, et surtout en France, c'est que vous rentrez dans le jeu, vous faites partie de cette machine". A propos de l'affaire de plagiat dont a été accusé Boualem Sansal, Waciny Laredj avait réagi, il y a quelques mois, sur son compte Facebook : « je ne peux pas cacher mon étonnement face à cette coïncidence grossière...comment deux romans peuvent-ils se superposer à ce point » avait-il publié. Il réitérera ces propos dans l'entretien tout en laissant le doute planer: "Je n'inculpe pas Boualem Sansal de plagiat, mais ça ne m'empêche pas mon étonnement, peut-être qu'on a pensé à la même chose à la même période!" a-t-il déclaré. Yasmine AZZOUZ @YasAzzouz