Le recteur de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, le Pr Saïd Ouardane, a animé, jeudi dernier, un point de presse, qui intervient à deux jours de la visite du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans la wilaya, qui a permis au recteur de revenir sur la situation actuelle de l'université marquée par des mouvements de protestation menés par le Cnes, le Snapap et les étudiants. De l'avis du conseil d'université, "cette visite ministérielle a été programmée depuis longtemps et ne répond nullement à l'invitation ou la volonté de cette coordination contre nature dont l'une des parties a été reçue longuement par le recteur", est-il précisé dans un communiqué de l'université. Et si cette université accueille actuellement 55 000 étudiants, plus de 2 000 enseignants et plus de 2 000 fonctionnaires et comporte 9 facultés, 35 départements répartis sur 7 sites, le recteur estime que "le constat a établi l'existence de nombreux problèmes et des dysfonctionnements liés à l'histoire de cette université et qui sont des difficultés communes à toutes les universités algériennes". Et de préciser que "la rentrée universitaire de cette année était plus particulière en raison du flux avec 12 000 nouveaux bacheliers enregistrés. Cette complexité se rajoute au fait qu'il y a eu une grève de trois mois l'an dernier, avec un déficit pédagogique qu'il fallait récupérer et auquel s'ajoutait un retard dans la réception des 4 000 places pédagogiques du pôle universitaire de Tamda. Tout cela a fait que la rentrée était difficile. C'était même un défi relativement bien relevé". Concernant les revendications des étudiants, le recteur affirmera que "lorsqu'il s'agit de revendications légitimes, nous sommes à l'écoute notamment lorsqu'elles sont exprimées dans une logique de construction. Parfois, il y a de l'agitation qui est peut-être surexprimée. À dire que c'est le chaos, avec des adjectifs disproportionnés, cela n'est pas vrai. Je pense que ce n'est pas du tout le cas. 99,9% des étudiants sont en train d'étudier normalement. Tous les examens et les cours se déroulent normalement. Nous avons enregistré, cette année, une amélioration franche par rapport à l'année précédente sur le temps pédagogique, ce qui répond à notre objectif qui est la qualité de la formation". Par ailleurs, et suite à la dernière réunion du Cnes, du Snapap et du CLE, qui lui avaient reproché un manque de communication, celui-ci s'est défendu en affirmant que "lorsque le syndicat s'inscrit dans une logique de partenariat et non de cogestionnaire, là nous sommes ouverts au dialogue. Et pour preuve, le Snapap a été reçu pendant trois heures. Mais il ne faut pas que cela se déroule sous la pression, avec des intimidations dans l'objectif d'imposer des choses". Enfin, concernant la détérioration du cadre de vie dans les cités, dénoncée par les étudiants, le recteur a indiqué que cela ne relève pas de ses prérogatives, mais de la direction des œuvres universitaires. K. Tighilt