L'établissement souffre de l'absence d'un budget permanent de fonctionnement et d'équipement, d'une perturbation dans l'octroi des subventions et de la multiplicité des centres de décision. Insuffisance des moyens d'intervention, des moyens de contrôle et d'inspection, inadéquation du matériel à l'activité de collecte, vétusté des infrastructures. Ce sont là quelques-uns d'une longue liste de problèmes que rencontrent les gestionnaires de l'Epic Net Com quotidiennement pour débarrasser de la meilleure façon qui soit les 28 communes de la capitale de milliers de tonnes de déchets ménagers. Un travail loin d'être une sinécure quand on sait qu'une multitude de contraintes d'ordre humain (vieillissement du personnel d'exécution, taux d'encadrement très réduit, manque de personnel qualifié), d'ordre organisationnel (problème de voierie, complexité du tissu urbain, extension des zones d'habitation souvent non maîtrisée), inexistence des conciergeries, saturation de la décharge publique de Oued Smar compliquent davantage la situation. Parallèlement, l'établissement souffre de l'absence d'un budget permanent de fonctionnement et d'équipement, d'une perturbation dans l'octroi des subventions et de la multiplicité des centres de décision. En plus de ces contraintes vient se greffer l'incivisme caractérisé par la destruction et disparition des équipements de pré-collecte (poubelles, bacs et bidons, corbeilles à papier), la création anarchique des marchés ambulants, non-respect des horaires et des endroits, mélange des déchets septiques, ménagers et autres, prolifération des dépotoirs et décharges éparses). En dépit de la multitude des problèmes cités, cet établissement accomplit la mission qui lui est dévolue, comme l'explique son directeur général, M. Ahmed Belalia : “Nous procédons au ramassage de 1 700 tonnes par jour, soit près de 700 000 tonnes par an avec des moyens qui restent en deçà des besoins. Nous disposons pour cela de 130 bennes tasseuses, 28 à volet, 10 camions-citernes, 10 Dumper, 23 engins de chantiers pour le centre d'enfouissement technique (CET) et une cavalerie de 60 bêtes. L'établissement couvre 28 communes soit 190 km2 environ avec une population sédentaire de 2 millions d'habitants.” sur 4 500 employés que compte Net Com, 80% sont des agents d'exécution ou de maîtrise, 10% sont des contractuels dans le cadre de l'emploi de jeunes et du filet social. Tout n'est pas parfait Cependant, il y a lieu de reconnaître que tout n'est pas parfait en faisant un constat des lieux. Beaucoup de cités et quartiers d'Alger croulent sous les ordures. La population accuse l'établissement de ne pas respecter la régularité de passage. “Ce n'est pas vrai !” réplique le premier responsable qui précise que le ramassage se fait régulièrement toutes les nuits. “Faites un tour après minuit dans les rues et ruelles de la capitale et vous aurez la preuve irréfutable que les camions sont bien passés. C'est dans la journée que les déchets reprennent le dessus et ce, compte tenu de l'incivisme des citoyens récalcitrants.” Ce qui n'est pas faux. C'est vrai qu'une amélioration est constatée dans ce domaine même si des carences subsistent. Mieux, une volonté est exprimée dans ce sens depuis l'installation du wali d'Alger Addou Mohamed-Kebir. “Je suis venu pour nettoyer la capitale qui incarne la saleté”, avait-il déclaré. En termes d'argent, le DG de Net Com étayera cette volonté par les trois enveloppes financières allouées par la wilaya. La première, accordée le dernier trimestre 2004, représentait 26 milliards de centimes. La deuxième, d'un montant de 20 milliards de centimes, a été octroyée dans le courant du 1er semestre de l'année en cours. Enfin, Net Com recevra à la rentrée sociale 20 milliards de centimes. Soit un total de 66 milliards en neuf mois destinés au renforcement des moyens matériels de l'établissement. Des contrats signés avec Snvi, l'on saura que cette dernière a livré 22 camions et 29 micro-bennes destinés au ramassage des déchets dans les petites ruelles. De même, 15 camions Amplirol, dont 5 réceptionnés, viendront renforcer le parc roulant. En plus des 230 bacs métalliques existant au niveau des grandes cités, Net Com réceptionnera dans les prochains jours 60 autres bacs de même gabarit. S'agissant des vols de bacs, M. Belalia indique que Net Com subit une perte de 30% de cet équipement. À titre indicatif, 15 000 unités ont été volées de septembre 2004 à ce jour. Ce sont des conteneurs de 240 l, 120 l, des poubelles de 80 l et même des corbeilles à papier. Pour parer à ce problème, la direction de Net Com a décidé de verrouiller dans l'avenir ces conteneurs. “Nous avons demandé à notre fournisseur de prévoir des mesures d'accompagnement, à savoir des chaînes et cadenas. C'est désolant mais c'est la seule solution”, regrette-t-il. D'autres décharges sont à trouver Abordant le volet relatif à l'arrosage des rues, il dira que cet entretien se fait selon les moyens dont dispose l'établissement : 20 camions-citernes, un nombre insuffisant au vu de la demande. “On se base sur les grands espaces piétonniers, marchés, mosquées universités, etc.” Il parlera aussi du problème de gravats qui continue à provoquer 15% des pannes des bennes tasseuses. Il faut savoir, enfin, que l'exploitation de la décharge de Oued Smar sera en principe arrêtée à la fin de l'année en cours. Actuellement, elle est en phase de réhabilitation (dégazage, drainage d'exsudats, réalisation d'une digue pour protéger les plates-formes, couverture verte). Parallèlement, des actions de neutralisation sont lancées consistant à abandonner les parties réhabilitées. La direction de Net Com s'attelle à trouver un site de substitution. Pour le moment, deux sites pourraient, après étude de faisabilité, être retenus (à Birtouta et à l'est d'Alger entre Rouiba et Réghaia). LES OBJECTIFS 2005/2006 - Restructuration et organisation des différents services technico-administratifs. - Mise en œuvre du nouveau schéma directeur de collecte et de nettoiement. - Mise en place d'une politique d'exploitation, d'entretien et de maintenance du matériel roulant. - Mise en œuvre d'un programme de communication et de sensibilisation. - Elaboration d'un programme de formation et de recyclage du personnel. - Recrutement du personnel qualifié. - Introduction du système informatique dans la gestion des différentes activités. - Rajeunissement du personnel d'exécution. - Installation de réseaux de communication interne. A. F.