La décision est motivée par des raisons de sécurité et la réparation du lot électricité pour ne pas revivre l'incendie de 2010 qui avait détruit plus d'une quarantaine d'étals. La wilaya d'Alger vient d'ordonner la fermeture du souk de Zoudj Ayoune, a-t-on appris d'Ibadiouène Rachid, le maire de La Casbah : "La fermeture de ce marché est dictée d'abord par des raisons impératives de sécurité, liées notamment à la défectuosité de l'installation électrique qui représente un risque évident d'incendie contre l'afflux d'une clientèle toujours aussi nombreuse. On se souvient d'ailleurs de l'incendie qui s'était déclaré au début 2010 à la suite d'un court-circuit, détruisant plus d'une quarantaine d'étals et environ une vingtaine de locaux au marché dit Lallahoum (ex-la Fonderie) dans la Basse Casbah." Sur place, de hasardeux écheveaux de fils électriques pendent ici et là et d'absurde imprudence au-dessus des allées et de l'enfilade d'échoppes vidées de leurs tenanciers, suite à de multiples interventions opéréed à l'emporte-pièce et sans l'avis de l'opérateur Sonelgaz pour éclairer l'endroit, a-t-on su au seuil de cette "foire d'empoigne", où une équipe d'ouvriers se hâte d'emmurer l'accès du marché. Outre l'exigence de corriger les vices cachés et les tares inhérentes à l'éclairage, nées à la suite de fréquents actes frauduleux de branchement de l'énergie électrique, la wilaya s'emploie à murer le mur d'enceinte pour dissuader tout squat. "Pour l'histoire, mon prédécesseur avait déjà mis en demeure ces exploitants contre le branchement illicite de l'électricité, mais rien n'y fit. Pis, les coupures de courant qu'avaient opéré les agents de l'opérateur Sonelgaz ont été suivies aussitôt de l'acte de piratage des fils conducteurs d'électricité. Ceci étant dit, l'optique est d'humaniser un tant soit peu la façade d'un souk qui a tout l'air d'une favela, comme celle du quartier de Ben Omar à Kouba, qui fut rasé sur injonction de la wilaya d'Alger", a ajouté notre interlocuteur. Autre urgence de l'heure, l'état de dégradation de la toiture du marché qui est également inscrit dans l'estimatif de l'établissement du mobilier et le confort urbain (Epic EMCU) de la wilaya d'Alger. "La réparation du lot électricité doit être suivie aussitôt de la réfection de la toiture du marché afin de prévenir d'éventuels fâcheux incidents, pouvant survenir à la suite d'un court-circuit produit par les infiltrations des eaux pluviales", a tenu à préciser notre interlocuteur. Toutefois, se voulant rassurant, notre interlocuteur réitère aux 2000 tenanciers d'étals et exploitants de locaux qu'ils réintégreront leurs "outils" de travail dès la réception des travaux du marché dans un délai qui ne saurait excéder 45 jours. Situé à la rue des Frères-Mokhtari (ex-Bab El-Oued) qui fut baptisée ainsi au nom de l'une des six portes d'Alger, le marché de Zoudj Ayoune et de Lallahoum à la Basse Casbah symbolise l'intégration de l'ensemble de marchands informels dans la sphère du circuit formel. Seulement, il était dit que le "fatras" de Zoudj Ayoune et le bric-à-brac de Lallahoum ne pouvaient à eux seuls contenir toute la corporation de camelots issus d'Alger et de l'Algérie profonde. Pendant ce temps et loin du remue-ménage de l'escouade d'ouvriers de la wilaya d'Alger, il faisait bon flâner sous les arcades de la rue Bab El-Oued, à la suite de l'énième opération coup-de-poing qu'avait opérée l'escadron d'agents de l'ordre public de la Sûreté nationale, présents en colonne qui se veut dissuasive sur le flanc de la mosquée du Vénitien Ali-Betchine, de son vrai nom Peccinini. Le plaisir d'errer était d'autant cohérent pour y apprécier la pile de beignets du "khefafdji", ce "tounsi" d'à côté, et redécouvrir le goût de la pomme d'amour de notre tendre enfance, que l'on n'apercevait plus à cause de l'ombre que lui faisaient les marchands ambulants. Bien sûr que l'on se garde de crier trop tôt victoire ! Mais on se réjouit, bien que l'on ne croit plus à ces descentes de police qui ne trompent plus personne, du fait que ces camelots finiront bien par revenir tôt au tard pour hanter à nouveau la place de la Régence jusqu'à l'esplanade attenante au palais de Dar El-Aziza. C'en est ainsi de l'éternel jeu du chat et de la souris auquel ont pris goût ces camelots ! Quant au citoyen lambda, il s'habitue et c'est tout. Louhal N.