"L'échec de la politique de l'emploi qui pèse lourdement sur la situation sociale, économique et politique du pays ne peut être rattrapé par le renvoi des jeunes dans la rue", soulignent les jeunes militants du RCD. Réuni en session ordinaire, hier à Alger, le bureau national de la Jeunesse libre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (JL/RCD) a tenu à répondre au ministre du Travail qui avait enjoint récemment tous les jeunes engagés dans le cadre du dispositif du pré-emploi, en fin de contrat, à "rentrer chez eux". Cette menace qu'il venait, relève-t-on, de mettre à exécution, irrite, en effet, au plus haut point les jeunes militants du parti de Mohcine Belabbas, lesquels appréhendent, de ce fait, le "grossissement des rangs des chômeurs". "Ce passage à l'acte qui consiste à chasser de nombreux jeunes qui vont grossir les rangs des chômeurs au moment où le pays traverse une crise politique profonde signe l'irresponsabilité de l'exécutif", écrit, dans son communiqué, le bureau de la Jeunesse libre du RCD qui dénonce, en outre, la mise en place de commissions "de coercition et d'épuration" dans l'objectif de "liquider ce dispositif". Cela, regrettent les jeunes du RCD, se passe au moment où le pays traverse "une crise politique profonde". Ce qui relève de "l'irresponsabilité de l'Exécutif". "L'échec patent de la politique de l'emploi qui pèse lourdement sur la situation sociale, économique et politique du pays ne peut être rattrapé par le renvoi des jeunes dans la rue", soulignent les jeunes militants du RCD, non sans alerter sur le risque de "pousser des pans entiers dans la marginalisation et l'aventure". "À la précarisation faite déjà à une large majorité de la jeunesse s'ajoute l'absence de perspectives qui risque de pousser des pans entiers dans la marginalisation et l'aventure", lit-on dans le communiqué. La constitutionnalisation d'un conseil de la jeunesse à l'occasion de la récente révision de la Constitution n'est également pas du goût des jeunes militants du RCD car, estiment-ils, cette décision "ne peut être la réponse à la détresse d'une jeunesse livrée à une telle précarité et à la répression". À leur avis, il est plus judicieux "d'allouer des ressources supplémentaires à la formation et à l'innovation, parents pauvres de la loi de finances 2016, et de libérer le champ des libertés" que d'opter pour une telle mesure "populiste". Soit une mesure qui, selon eux, "vise à polluer le combat des jeunes Algériens pour leurs vraies revendications". Pour la Jeunesse libre du RCD, cette mesure est "une preuve de plus que seules des institutions légitimes, démocratiques et crédibles peuvent jeter les bases d'un avenir de progrès, de solidarité et de liberté". Ce qui, selon elle, appelle "un changement de système politique, qui émane de la volonté du peuple et donc de sa frange majoritaire : la jeunesse". Farid Abdeladim