Pour Mustapha Khiati, président de la Forem, "l'école algérienne exclut les enfants en situation de handicap". À l'occasion de la Journée nationale des personnes en situation de handicap, la Forem a organisé, hier, à Alger, une journée d'étude sur "l'inclusion scolaire de l'enfant en situation de handicap". La rencontre était axée sur l'importance de la scolarité de cette frange de la population et sur la nécessité de son intégration. "L'école algérienne exclut les enfants en situation de handicap", a déclaré Mustapha Khiati, président de la Forem, en marge de la rencontre. Tout en ajoutant que "certains enfants à mobilité réduite peuvent intégrer les établissements scolaires généraux, si nous adaptons les lieux selon leurs besoins. Nous avons parlé d'inclusion, car nous pensons que le handicap n'est pas un motif de rejet de la part de la société". Pour M. Khiati, l'accueil de l'enfant en situation de handicap en milieu scolaire peut commencer dès la maternelle. D'après lui, la place des jeunes handicapés dans des établissements scolaires n'est pas encore un fait ordinaire. "Notre école n'a pas encore atteint un état de développement qui lui permet d'accepter tous les enfants souffrant de handicap. Des dispositifs particuliers doivent être mis en place en fonction des besoins de ces élèves pour que leur scolarité soit la plus simple et la plus complète possible", a-t-il souligné. Pour M. Khiati, l'objectif de l'inclusion scolaire de cette catégorie de la société est de faire progresser les enfants dans leur apprentissage pour acquérir le plus de connaissances et de compétences, selon leurs capacités. "Pour aider les enfants à dépasser leur handicap, un projet d'enseignement personnalisé doit être mis en place. Il s'agit de reconnaître la singularité des compétences et des différences de chaque élève pour que l'inclusion scolaire soit un vecteur de réduire un tant soit peu les effets du handicap", a précisé le premier responsable de la Forem. Selon le professeur, en Algérie, les chiffres ne sont pas connus. La dernière fois que "nous avons fait un recensement remonte aux années 90. Mais si nous prenons le dernier recensement et que nous faisons une projection, l'Algérie compterait près de 600 000 handicapés physique et moteurs", a-t-il noté. "Nous nous apercevons que la catégorie des personnes souffrant de déficit moteur, sensoriel et cérébral trouve des difficultés à s'insérer dans l'école. Si nous prenons le cas des enfants malvoyants, il y a des dispositifs pour leur prise en charge, mais il reste beaucoup à faire. Car bon nombre de wilayas ne comptent aucune infrastructure pour accueillir cette frange de la population." Les conditions de vie des personnes en situation de handicap restent très précaires en Algérie. Bien que la majorité des infrastructures soit récente, les espaces dédiés à cette frange de la population restent inexistants. En Algérie, tout reste à faire pour faciliter l'insertion sociale des personnes à mobilité réduite. D. S.